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Les pensées humoristiques Actubis en vidéo

Voici quelques pensées humoristiques d’Actubis en vidéo :

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La presse satirique

Définition

La presse satirique est un type de presse spécifique : il use de satire comme moyen d’information et d’expression. Cette presse propose une critique moqueuse de personnes, de choses, d’événements. Cette presse satirique veut faire rire en donnant une image volontairement déformée (exagérée ou déséquilibrée) de la réalité.

La presse satirique n’a pas seulement vocation à faire rire ; elle vise à informer en dénonçant les travers et les fautes morales observés au sein de la société, notamment chez les puissants.

C’est la caricature, forme dessinée de la presse satirique, qui est privilégiée à l’origine et qui connaît aujourd’hui encore un succès certain. Si la forme de la caricature est très présente dans la satire, c’est parce qu’elle permet à tous de comprendre le message plus facilement.

Histoire de la presse satirique

En France

La presse satirique est apparue en France à partir de la Révolution française. Son essor aura lieu à partir de la Monarchie de Juillet en 1830, période où la liberté de la presse commence à se développer. En effet, de 1830 à 1835, la presse se développe grâce à la Charte de 1830, qui abolit la censure. Mais cela cesse avec les lois de septembre 1835, qui instituent un contrôle préalable à la parution.

Parmi les journaux satiriques de l’époque, on peut citer :

  • “La silhouette”, qui, de journal artistique, deviendra un journal satirique partisan. Ce journal subira une condamnation en avril 1830 à cause d’une caricature du roi Charles X de France.
  • On note l’apparition de nouveaux journaux purement satiriques qui dénoncent Louis-Philippe Ier et la monarchie de Juillet tels que :
    • Les républicains : “Le Corsaire” en 1823, “La Glaneuse” en 1831, “La Caricature” en 1830 et “Le Charivari” en 1832 ;
    • Les légitimistes : “Le Revenant” en 1832 et “Le Brid’Oison” en 1832.
  • Pour contrer l’opposition qu’il rencontre, le régime reprend “Le Figaro” (quotidien satirique fondé en 1826) en janvier 1832 et crée en octobre le journal satirique “La Charge”. Ces journaux, bien qu’aux tirages limités, auront une influence politique certaine.
  • Durant les années 1860, 1870, de nombreux nouveaux titres de presse satirique se développent mais disparaissent assez rapidement tels que “Le Nain Jaune” (1863-1876), “La Lune” (1865-1868), “L’Éclipse” (1868-1876), “Le Grelot” (1871-1903), “La Petite Lune” (1878-1879), “Monde plaisant” (1878-1885), “Les Hommes d’aujourd’hui” (1878-1899), etc.
  • Un titre de presse satirique résistera toutefois bien : “Le Rire”. Créé lors de l’affaire Dreyfus en 1894, ce titre paraîtra jusqu’en 1950.

Au 20ème siècle, de nouveaux titres apparaissent tels que :

  • “L’assiette au beurre”, journal satirique anarchiste qui existera de 1902 à 1915 ;
  • “Le Canard enchaîné”, journal d’investigation satirique qui naît en 1915 ;
  • “La Baïonnette” et “Le Crapouillot”, journaux des tranchées satiriques ;
  • “Les hommes du jour”, de 1908 à 1919, journal satirique libertaire qui dresse chaque semaine le portrait d’une personnalité ;
  • “Hara-Kiri”, mensuel satirique publié de 1960 à 1985 ;
  • “Minute”, hebdomadaire satirique de droite puis d’extrême-droite, créé en 1962 ;
  • Sur de très courtes durées, on peut également citer : l’anti-gaulliste “Siné Massacre” (1962-1963), “L’Enragé” (1968), et l’engagé à gauche “La Grosse Bertha” (1991-1992).

Au 21ème siècle, la presse satirique connaît toujours un succès avec :

  • “Le Canard enchaîné” et “Charlie Hebdo” qui constituent les principaux titres satiriques ;
  • “Siné Hebdo” en 2010 puis “Siné Mensuel” en 2011, qui ont été créé après que Siné a quitté Charlie Hebdo en 2008 ;
  • Le site internet Bakchich créé en 2006 ;
  • Des titres de presse satirique régionale avec le mensuel “Le Ravi” créé en 2003 à Marseille, le bimestriel “Le Fakir” créé en 1999 à Amiens ;
  • Le site internet d’information parodique “Le Gorafi”, créé en 2012.

Dans le reste de l’Europe

La presse satirique se développe dans toute l’Europe durant le 19ème siècle :

  • Au Royaume-Uni :
    • La presse satirique apparaît au Royaume-Uni à l’époque victorienne (19ème siècle) avec des titres comme “The London Charivari” qui deviendra “Punch” (édité de 1841 à 2002), “Fun” (créé en 1861), “Judy” (fondé en 1867) ;
    • La seconde moitié du 20ème siècle voit le développement de journaux satiriques de fausses informations à tendance parodique tels que “Private Eye” (créé en 1961), “The Onion” (journal américain créé en 1988), “The daily mash” (site web créé en 2007) ;
    • Au 20ème siècle de nouveaux titres satiriques sont publiés tels que “The Lemon Press” ou “The Tart”.
  • En Allemagne :
    • La presse satirique apparaît en Allemagne au cours du 19ème siècle avec des titres comme :
      • “Kladderadatsch”, fondé à Berlin en 1848 et engagé politiquement, qui deviendra antisémite dans les années 1920 avant de disparaître en 1944 ;
      • “Fliegende Blätter”, hebdomadaire humoristique à caractère apolitique, de 1845 à 1944 ;
      • “Ulk”, créé en 1872, deviendra en 1911 le supplément de 2 quotidiens allemands avant de disparaître en 1933 ;
      • “Simplicissimus”, publié irrégulièrement de 1896 à 1964,qui met en avant les injustices ;
      • “Jugend”, une revue littéraire et artistique aux textes satiriques créé en 1896 et qui disparaîtra en 1940. A noter que ses opinions esthétiques étaient proches de celles national-socialistes.
    • Après la seconde guerre mondiale paraît “Ulenspiegel”, qui joue un rôle important dans le renouveau démocratique et la liberté d’expression. Il sera édité de 1945 à 1954.
    • Au 20ème siècle siècle sont créés les titres satiriques “Eulenspiegel” (seul journal satirique de RDA) et du mensuel satirique “Titanic”, à la large diffusion et qui est toujours publié.
  • En Suisse :
    • La presse satirique apparaît en Suisse en 1875 avec un titre qui est toujours publié aujourd’hui : “Nebelspalter”. Il s’agit du plus ancien journal satirique au monde encore publié. Ce journal satirique connaît un véritable succès dans les années 30 en s’opposant au nazisme et au fascisme.
    • Des titres de presse satirique apparaissent en Suisse romande mais ne connaissent pas le succès escompté : “Le Bon Jour de Jack Rollan” publié de 1952 à 1958, “La Pomme” en 1970 et 1971, “La pilule” de 1970 à 1975, “Le crétin des Alpes” en 1979. La seule exception de presse satirique qui a perduré est le titre “La distinction” édité depuis 1987.
    • D’autres titres francophones de presse satirique sont ensuite publiés dans les années 2000 : “1er degré : le journal des gens aisés” et “Saturne”, mais ces titres disparaissent rapidement. Seul “Vigousse”, né en 2009 est toujours publié.
  • En Belgique :
    • Le premier titre de presse satirique belge à paraître est “Le Manneken” qui est publié dès 1827. Puis suit le “Charivari Belge”, copie du “Charivari” français de 1838 à 1854 avant de devenir une édition indépendante.
    • La Constitution belge de 1831 garantit notamment la liberté de la presse belge. De nombreux titres de presse satirique sont alors publiés mais subissent malgré tout des procès, comme les journaux “Méphistophélès” et “L’Argus”, accusés d’injures à l’encontre de la personne du roi.
    • Le 19ème siècle marque l’apogée des journaux satiriques anticléricaux comme “Méphistophélès” (1844) et “L’Argus” (1848), mais aussi comme “Baes Kimpe” (de 1857 à 1859), “L’uylenspiegel” (1856), “Le rasoir” (de 1869 à 1884), “La bombe” (de 1878 à 1884), “La Patrouille” (de 1884 à 1891), “Le Gourdin” (de 1885 à 1887), “La Trique” en 1905. A l’inverse, on trouve des titres satiriques cléricaux tels que “Le Tirailleur” (de 1881 à 1891) et son successeur “Le Sifflet” (de 1904 à 1914).
    • Au 20ème siècle, d’autres titres paraissent tels que “Pourquoi pas ?” (de 1910 à 1989), “Pan” – inspiré du Canard Enchaîné français -, “Ubu-pan” créé en 1990, la revue satirique conservatrice néérlandaise “‘t Pallieterke” publiée depuis 1945, le bimensuel satirique “Le Poiscaille” créé en 2010, sans oublier le fameux site web satirique “NordPresse” qui parodie le tabloïd Sud Info.
  • En Italie :
    • Les premiers journaux satiriques italiens apparaissent au cours du 19ème siècle. “Il Pasquino” paraîtra de 1856 à 1930,  “La Rana” (publié de 1864 à 1900), “Lo Spirito Folleto” (créé en 1848), “L’Asino” (journal satirique engagé à gauche qui naît en 1892).
    • Au 20ème siècle, d’autres titres sont édités comme les 2 périodiques nommés Il Mulo nés en 1907 dont l’un disparaîtra l’année suivante et l’autre en 1925. On peut également citer “Il Becco Giallo” fondé en 1926 (magazine satirique antifasciste qui sera contraint à l’exil en 1926 et trouvera refuge en France, où il paraîtra jusqu’en 1931. En 1978 sera publié un magazine satirique qui connaîtra un grand succès : “Il Male”, qui disparaîtra en 1982 avant de réapparaître en 2011. On peut également citer “Il Vernacoliere”, créé en 1982 et toujours publié.
  • En Irlande :
    • Un fameux titre de presse satirique irlandaise est publié depuis 1983 : “The Phoenix”, journal d’investigation politique au ton satirique

En Afrique

La presse satirique ne se propagera en Afrique que bien plus tard, à la fin du XXème siècle. En effet, nombreux sont les régimes peu démocratiques voire autoritaires en Afrique, ce qui rend difficile la propagation de la presse satirique.

A noter qu’il existe depuis 2001 un bimensuel satirique panafricain, “Le Gri-Gri international”, originaire du Gabon (où sa publication est interdite) et édité à Paris.

  • Au Sénégal est publié l’un des tous premiers journaux satiriques africains : “Le Politicien” (de 1977 à 1987) qui deviendra “Le cafard libéré” depuis 1987.
  • Au Burkina Faso paraissent notamment le “Journal du jeudi”, fondé en août 1991 et “Le Marabout”, hébergé par le Journal du jeudi, qui ne sera publié qu’en 2001 et 2002.
  • En Guinée, en 1992, apparaît l’hebdomadaire “Le Lynx”, qui s’oppose au pouvoir.
  • Au Cameroun, “Le Popoli” est créé en 2003 en se basant sur l’ancien magazine satirique “Le Messager Popoli”. Ce journal satirique a la forme d’une bande dessinée.
  • Au Togo, “Le Kpakpa désenchanté” apparaît en 1991.
  • En Côte d’Ivoire, le journal satirique “Gbich” est édité depuis 1997.
  • En Algérie est apparu dans les années 1990, le journal satirique “El Menchar”.
  • En Tunisie, lors de la chute du régime de Zine el-Abidine Ben Ali, apparaît le journal hebdomadaire satirique “El Gattous”
  • Au Maroc, depuis 2007, est édité “Le Canard libéré”.
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La satire, des origines à nos jours

Définition

La satire consiste à l’origine un récit ou un discours qui vise à s’attaquer à quelque chose ou à quelqu’un en usant de moquerie. Au fil du temps, cette satire s’est développée via la presse (articles satiriques) dont notamment le dessin de presse (en usant du procédé de la caricature).

Caractéristiques littéraires de la satire

La satire vise à décrédibiliser quelqu’un ou quelque chose en diminuant, exagérant ou créant un déséquilibre flagrant. La satire peut prendre la forme de la caricature ou de la parodie notamment.

Pour définir ce qui est de la satire, voici quelques unes de ses caractéristiques littéraires :

  • La diminution de quelqu’un, de quelque chose, d’un événement, pour accroître son ridicule ;
  • ou l’exagération de quelqu’un, de quelque chose, d’un événement, pour accroître son ridicule. Dans le dessin de presse, c’est le procédé de la caricature ;
  • ou la juxtaposition de personnes, de choses, d’événements, d’importance inégale, ce qui décrédibilise l’ensemble à cause d’un déséquilibre flagrant ;
  • ou la parodie qui vise à imiter, en moquant plus ou moins subtilement, les techniques ou le style d’une personne, d’une chose, d’un lieu, en vue de le ridiculiser

Origines de la satire

Même si la satire s’est officiellement répandue dans la littérature latine, elle semblerait trouver son origine dans un iambe très virulent de Archiloque de Paros.

Outre la littérature latine, les légionnaires déclamaient des vers satiriques à destination de leur général.

D’un point de vue littéraire, on peut caractériser de satirique les “Sermones” d’Horace, et les “Satires” de Lucilius, Perse et Juvénal. Par extension, on peut également caractériser “Carmina” de Catulle et certaines Épigrammes de Martial comme étant d’inspiration satirique.

Plus généralement, les auteurs satiriques de l’Antiquité les plus connus sont Lucilius avec “Satires”, Horas  avec”Sermones”, Varron  avec “Satires Ménippées”, Perse, Sénèque avec ses multiples anecdotes piquantes et “L’Apocoloquintose du divin Claude” ou encore Juvénal qui condamne avec violence les principaux vices de la société à savoir la tyrannie, les perversités féminines, les superstitions, les privilèges, etc.

Evolution de la satire

La satire n’a cessé de se répandre à travers les temps.

  • Au Moyen-Age et à la Renaissance :
    • Roman de Renart
    • “Sermones” (ou “Satires”) de Sextus Amarcius Gallus Piosistratus
    • Dans la littérature byzantine : “Anathème sur les lettres” de Théodore Prodrome
    • Au XIVème siècle en Italie avec :
      • “Le Décaméron” de Boccace ;
      • “L’opulence sordide”, “Le banquet des grammairiens”, “Le sermon de Merdard” de Erasme ;
      • “Pantagruel” de François Rabelais ;
      • “Don Quichotte” de Cervantès ;
      • “Les voyages de Gulliver” de Jonathan Swift
    • En Angleterre en 1588-1589 avec la guerre de pamphlets lors de la Controverse de Marprelate dont “L’épître” et “L’épitome”
  • Dans le classicisme français avec :
    • “Les satires” de Nicolas Boileau (appelé aussi Boileau-Despréaux ou le législateur du Parnasse)
    • Jean de la Bruyère
    • Jean de la Fontaine
    • Molière
    • Voltaire
  • Durant le siècle des Lumières, en Allemagne, avec :
    • Liscow
    • Rabener
    • C. M. Wieland
    • F. Nicolai
    • G. C. Lichtenberg
  • Au XIXème siècle, avec la parution des premières nouvelles satiriques (comme “La mort du chien” d’Octave Mirbeau) et des premiers articles de presse satirique.
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Différences entre infaux humoristiques et désinformations ou infos complotistes

Lorsqu’on parle de sites d’infaux, on a tendance à mélanger les sites d’informations parodiques et satiriques et les véritables sites de désinformation tels que ceux qui colportent les théories du complot. Nous allons vous montrer les grandes différences entre ces 2 notions afin que la lutte ne porte pas contre les sites humoristiques (parodies et satires de l’actualité), mais bel et bien contre les sites de rumeurs, de désinformation et complotistes.

Sites d’infaux Sites de désinformation
Autres dénominations – Sites parodiques
– Sites satiriques
– Sites de rumeurs
– Sites complotistes / conspirationnistes
– Sites de réinformation (utilisent un fait divers et le mettent en relief pour servir une théorie ou une idéologie généralement radicales)
– Sites d’alter-information (réécrivent l’histoire et les faits pour servir leurs théories ou idéologie généralement radicales)
 Objectifs – Divertir
– Faire réagir
– Faire réfléchir
– Manipuler
Méthodes employées – Tout l’éventail de l’humour : satire, parodie, ironie, sarcasme, etc.
– Parodie des codes du journalisme
– Déformation et arrangement de la Réalité
– Mensonge
– Théories sans fondements
– Techniques de manipulation
Tendances Humour ! – Racisme / Antisémitisme
– Occultisme
– Discrimination
– Prosélytisme
– Certains dérivent vers la fachosphère
Techniques pour convaincre Caricaturer l’actualité en parodiant les vrais médias  – S’autoconvainquent qu’ils ont toujours raison, que eux seuls ont la vérité
– Vous font croire qu’on vous ment, qu’on ne vous dit pas la vérité (principe sectaire)
– S’autoalimentent les uns les autres (= se monter la tête)
– Se centralisent sur un point en particulier, sans jamais considérer un fait dans son ensemble
– Ne s’attachent qu’aux avis qu’ils veulent défendre et en aucun cas aux avis contradictoires pourtant indispensables pour se forger une idée objective.
Fiabilité – Ne se prend pas au sérieux et le dit !
– Indique clairement l’aspect humoristique du site dans les mentions légales, le footer, la page “Contacts”, la page “A propos”, etc.
Ne sont évidemment pas fiables, mais se le croient !
 Dangerosité  Aucun danger … si ce n’est que la diffusion virale de ces informations peut faire sursauter de prime abord !  Très dangereux : nombreux sont ceux qui  se retrouvent manipuler car ils prennent ces désinformations et complots pour des informations vraies !
 En savoir +  Blog Actubis  – Conspiracy Watch
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Les sites parodiques garants de la démocratie

Les sites parodiques sont nombreux sur la toile et nous ne cessons de vous en parler (ici ou par exemple). De même, on vous explique quel est l’intérêt de ces sites (humour et réflexion, dénoncer et réagir, etc.).

Aussi, il convient de bien comprendre ce que sont les sites parodiques.

Les sites parodiques constituent en des sites d’actualité humoristiques qui utilisent le cadre, les personnages, le style et le fonctionnement des médias traditionnels pour s’en moquer. Mais outre la parodie des médias sur la forme, les sites parodiques traitent également le fond avec humour, c’est-à-dire que les articles d’actualité sont détournés et traités avec un humour potache mêlant ironie, satire, sarcasme, etc.

Les sites parodiques sont relativement récents, mais la parodie elle est beaucoup plus ancienne et est présente dans de nombreux médias :

  • A la télévision avec des émissions satiriques comme Les Guignols de l’info, Groland, Les Inconnus, Les Nuls, Téléchat, Léguman, Nous Ç Nous, Le cœur a ses raisons, Parodies sur terre, Le Comité de la Claque, Après le 20 heures c’est Canteloup, Le Palmashow, etc.
  • Dans la Presse écrite avec Charlie Hebdo (satirique), Sine Hebdo (satirique), Le canard enchaîné, etc.
  • A la radio, en tant que chroniques ou qu’émissions
  • Sans oublier les très nombreuses parodies de films, de chansons, de musiques, de livres, etc.

Les sites parodiques sont donc les dignes héritiers d’une longue lignée humoristique !

On distingue rapidement les sites parodiques des sites sérieux. Pour cela, on lit les titres (incitatifs, très aguicheurs), on étudie les références (souvent très drôles), on cherche qui est l’éditeur (la mention satirique et/ou parodique doit obligatoirement figurer quelque part). Mais s’ils vous piègent, c’est aussi un peu ce qu’ils recherchent en créant de fausses actualités insolites … Et vous n’êtes pas les seuls à vous laisser piéger par les sites parodiques et satiriques, des personnalités et médias professionnels aussi !

Outre l”humour, ces sites parodiques veulent vous faire réfléchir. Lorsqu’on aborde quelque chose avec humour, c’est souvent qu’on ne souhaite pas l’aborder avec un sérieux qui peut paraître trop brutal.

Bref, la parodie, un bon garant de la démocratie !

 

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Les sites d’infaux / infos parodiques et satiriques

Dernière MAJ : 04/2020

Voici une liste des principaux sites d’infaux / infox / infos parodiques et satiriques. Pour chaque site d’info satirique parodique, vous trouverez une présentation succincte (car comme dit ma femme : “Avec toi, plus c’est long moins c’est bon”). Ces sites parodiques et satiriques sont classés par genres et par ordre alphabétique (ça veut dire de A à Z). La liste n’est pas exhaustive (ce mot très difficile qu’on utilise pour se la péter signifie que la liste n’est pas complète. Mais 3 syllabes avec un x et un h … putain qu’ça fait intellectuel !).

Sites d’infos parodiques et satiriques généralistes

Actubis : C’est un site d’informations satiriques et parodiques auquel chacun peut contribuer. Les infos parodiques et satiriques de ce site sont classées en plusieurs catégories pour que chacun puisse lire l’infaux dans le domaine qui lui plaît le plus !

Buzz Beed : Site à vocation parodique (dans la mesure du possible)

Complots Faciles : Complots faciles pour briller en société. Guide de conspirationnisme pour les nuls

Connard enchaîné (Le) : Parodie de l’actualité politique, économique et sociétale

De Source Sûre : L’actualité vérifiée ou presque

Extrabsurde (L’) : Pure player d”infos irrationnelles à portée de clics

Franche Info : Toute l’info, mais en faux.

Gorafi (Le) : C’est le site français référence en matière d’informations parodiques et satiriques. En effet, ce site est riche de plusieurs milliers d’articles parodiques et satiriques tous plus drôles les uns que les autres. De plus, nombreux sont les médias à s’être laissés piégés par ce site !

Infos vraies (Les) : Le site des infos vraiment vraies et vraiment vérifiées.

Lepigramme : Les chroniques recalées en continu …

Mes propres recherches : Donner de nouveaux éclairages sur l’actualité d’ajourd’hui en se focalisant sur le fond des choses, la réalité du sérieux, et cela pour tous ceux qui veulent sachoire.

Secret News : média parodique collaboratif libre et indépendant réunissant plusieurs contributeurs. La plupart des informations présentes sur ce site sont probablement fausses.

Urtikan : Le site d’info satirique en dessins de presse. Chaque jour, un dessin pour traiter l’actualité de manière humoristique, satirique ou parodique.

Sites d’infos parodiques et satiriques étrangers

Bopress : site marocain francophone d’informations parodiques et fausse. le leader du camouflage médiatique

El Manchar : Site algérien francophone d’informations parodiques, de type satirique. Avec des scies, on refait le monde.

Fraîche Gazette (La) : LFG, la revue d’information belge qui ne cite pas ses sources.

LerPesse : LerPesse est un journal d’information généraliste tunisien qui se veut sérieux et méthodique. Une équipe de faux journalistes d’investigation et de charlatans de terrain vous offre courageusement un travail minutieux et rigoureux.

Newsbiscuit : C’est un site satirique anglais avec un humour qui n’a pourtant rien de british tant la satire et la parodie prédominent !

Nordpresse : Il s’agit d’un site parodique et satirique belge particulièrement virulent. Et du fait de cette virulence, ce sont de nombreuses demandes de suppressions d’articles voire de procès que reçoit ce média. Nordpresse joue sur les limites de l’humour parodique et satirique.

The Onion : C’est le site américain d’infos parodiques et satiriques de référence. Il est le plus gros site d’informations parodiques et satiriques au monde et est riche d’articles satiriques et parodiques truculents !

Sites d’infos parodiques et satiriques thématiques

Eduk Actus : Tout l’actualité de l’éducation nationale et de l’éducation au sens large … Vue avec humour, satire et parodie évidemment !

Football France : c’est un site d’informations parodiques et satiriques dédié au monde du football

Infauxsec News : Le magazine de l’actualité francophone de la sécurité informatique.

J News Foot : Jnewsfoot n’a qu’un but : vous faire sourire ou même rire du football.

Science Info : ce site d’information scientifique publie des informations totalement fausses, voire archifausses et en plus, même pas vraies. Site parodique, satirique, anxiogène et sans gêne.

Sites d’infos parodiques et satiriques régionaux

Courrier Briard : Les nouvelles de ce site sont d’une fiabilité discutable
Satire à boulets rouges

Echo de la Boucle (L’) : c’est le site satirique de Besançon et sa région. Bien que site parodique régional Bougogne-Franche-Comté, L’Echo de la Boucle à un écho bien au-delà des frontières régionales avec de nombreuses personnes et médias qui se sont laissés déjà piégés par l’un ou l’autre de ses articles.

Lo canard lé noir : Le premier site réunionnais 100% satirique et parodique

Mentable (La) : Journal parodique d’Auvergne depuis 2014 : toutes les actualités de notre région, mais de France et du monde.

Ouest Franc (Le) : blog parodique et satirique de l’Ouest (Bretagne, Normandie) et d’ailleurs

Ravi (Le) : c’est un site qui traite d’informations satiriques et parodiques en région PACA, Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Teurgoole : l’infaux à la sauce normande en discontinu. L’info décalée de Normandie & d’ailleurs

Vous connaissez d’autres sites satiriques actifs qui mériteraient leur place ici ? Communiquez-les nous pour que nous les ajoutions (peut-être) !

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Les articles des sites d’infaux plus populaires que ceux des sites d’infos !

Aussi surprenant que cela puisse paraître, les articles diffusés par les sites d’infaux (sites humoristiques, parodiques et satiriques) connaissent davantage de succès que les articles des sites d’infos. Quelles en sont les raisons et cela représente-t-il un danger ?

Les réseaux sociaux permettent de diffuser une rumeur en quelques secondes seulement. Facteur aggravant : les réseaux sociaux ont un effet boule de neige pour ne pas dire pyramidal : 1 article peut être rediffusé (retweet, citation facebook, etc.) très facilement par de nombreux followers.

Cette diffusion ultra-rapide de l’information peut être très utile dans des cas d’urgence. Malheureusement, bien souvent, ce sont les rumeurs et fausses informations qui se propagent. Et l’inconvénient de l’immédiateté et de la facilité de rediffuser font que rares sont ceux qui vérifient l’information. D’ailleurs, plus l’information est citée par des personnes, plus on a tendance à croire en sa fiabilité !

C’est pourquoi il convient, pour chaque information, de ne pas céder à l’émotion mais de laisser place systématiquement à la réflexion. Il faut impérativement la vérifier avant de la rediffuser à son tour : il s’agit là d’une de nos missions de citoyens responsables. A reprendre et diffuser à tout-va des informations non vérifiées, on se rend complice de cette désinformation.

Toutefois, les informations citées et recitées ne sont pas toujours des informations graves ou des rumeurs diffamantes. Bien souvent, il s’agit d’articles de sites d’infaux. Même multidiffusés, les impacts sont moindres … Sauf pour ceux qui prennent tout au premier degré évidemment !

Mais pourquoi ces sites d’infaux connaissent-ils un tel succès sur les réseaux sociaux notamment ? On a déjà vu que diffuser et rediffuser l’information était extrêmement simple. A l’heure où on veut aller vite (bien qu’on ait le temps …), one ne prend pas le temps de vérifier. Mais aussi, les articles des sites d’infaux sont généralement des articles à titres buzz, c’est-à-dire des informations qui nous paraissent si insolites, si énormes ou si choquantes que notre cerveau réagit immédiatement par l’émotion. Or, encore une fois, ne laissez pas l’émotion vous guider, usez de votre réflexion !

Est-ce dangereux pour les sites d’information de faire face à cette concurrence “déloyale” des sites d’infaux ?

En soi, un site d’infaux n’est pas du tout dangereux même si les conséquences peuvent l’être (effet de masse, surenchère d’un canular, etc.). Malheureusement pour les sites de vraies informations, les sites d’infaux sont eux beaucoup plus croustillants avec leurs infos scoops insolites ! Ainsi, les véritables informations sont forcément camouflés sous un amas d’infaux.

Toutefois, cela n’est pas une fatalité. A chacun d’entre nous d’être responsable et de savoir distinguer l’infaux de l’info. Cela commence dès le choix des comptes que l’on suit : entre actubis et france info, on choisira selon ses besoins. Je choisirai actubis pour avoir des informations drôles, cocasses, parodiques, satiriques que je sais toutes fausses. A contrario, je choisirai France Info pour obtenir des informations fiables diffusées par des journalistes. En outre, il convient de cerner la fiabilité de ses amis dans ce qu’ils diffusent : on a tous un ami crédule qui se laisse berner par le premier canular venu. Dans ce cas, ne prenez pas au sérieux ses messages ! Vous pouvez toujours créer 2 comptes sur les réseaux sociaux : un compte divertissement et un compte sérieux, si nécessaire.

Par contre, on peut distinguer plusieurs inconvénients à la prédominance des sites d’infaux sur les sites d’info. Tout d’abord, les sites d’infos ont un important travail pour démonter les fausses informations que de très nombreux internautes crédules ont crues, déformées, et adaptées à leur sauce : les sites d’infos, bien souvent, doivent réinformer et démentir les rumeurs que sont devenues ces infos. En outre, c’est l’audience des sites d’infos qui en pâtissent et donc leur économie : noyés par les fausses infos, les sites d’infos n’attirent plus l’audience qui leur est nécessaire pour se maintenir en bonne santé financière.

En clair, les sites d’infaux sont là pour vous divertir, les sites d’info pour vous informer. Quant à vous, votre rôle consiste à vérifier l’information pour distinguer l’info de l’intox et aussi de ne pas propager une rumeur …

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Les sites d’infaux concurrencent-ils les sites d’infos ?

Voici un tableau permettant de comprendre les principales différences entre sites d’infos et sites d’infaux :

Sites d’infos Sites d’infaux
Définition Sites diffusant des informations fiables faites de brèves (informations brutes), d’articles journalistiques (informations traitées) et de dossiers (informations décryptées, analysées et mises en parallèle). Sites diffusant de fausses informations en utilisant les codes du journalisme. Sites pastiches de véritables sites d’informations tant dans la forme (charte graphique), que dans le fonds (“ligne éditoriale”).
Objectifs
  • Traiter les actualités pour restituer une information fiable.
  • Décrypter l’actualité et l’expliquer.
  • Parodier les actualités en usant l’humour
  • Divertir mais aussi faire réfléchir, réagir
Lectorat Personnes soucieuses de s’informer et de comprendre l’actualité. Personnes désireuses de se divertir et de voir l’actualité de manière détournée.
Equipe éditoriale  Journalistes et autres professionnels des médias. Bénévoles bourrés … d’humour !
 Mission et stratégies

Mission : Développer le lectorat (réseaux sociaux, site web) et le fidéliser.

Stratégies : hyper-réactivité à l’actualité, référencement (mots-clés dans les articles), diversité des articles, présence sur les réseaux sociaux, interactions.

Mission : Attirer des internautes crédules et des internautes désireux de se divertir.

Stratégies : réactivité à l’actualité et hyper-réactivité quant à son détournement, référencement (mots-clés dans les articles), articles “buzz”, présence sur les réseaux sociaux.

 Rôle Informer de manière “objective” (selon la ligne éditoriale spécifique à chaque média), sans autocensure. Essentiel pour préserver les démocraties dans l’exercice de la libre expression. Diffuser de fausses informations à vocations humoristiques, satiriques, sans tabous.
 Cadre économique Gratuit et certains accès payants, publicité.  Totalement gratuit, publicité.

On voit donc bien que les médias d’infos et les sites d’infaux répondent à des finalités totalement différentes et qu’ils ne brassent pas du tout le même public. Toutefois, il est vrai que certains lecteurs de sites d’infaux considèrent les informations diffusées comme fiables. Mais c’est bien là l’un des objectifs des sites d’infaux : tromper pour mieux faire prendre conscience de l’importance de vérifier l’information et de ne pas faire confiance à n’importe qui !

En somme, les sites d’infaux sont au service des sites d’infos : ils permettent de rappeler que le traitement de l’information est loin d’être évident et que les journalistes sont là pour nous aider à mieux décrypter ce qui se passe dans le monde en distinguant le vrai du faux, la réalité de la manipulation ou de la désinformation.

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Les sites d’infaux polluent-ils le web ?

Les sites qui publient volontairement de fausses informations à des fins humoristiques ou satiriques peuvent être considérés comme des sites polluant le web. Ainsi, il convient de s’interroger sur l’intérêt de tels sites afin de déterminer s’il s’agit de sites totalement inutiles, et qui de fait polluent le web, ou au contraire s’ils présentent un certain intérêt.

Préambule

Par sites d’infaux, nous considérons ici des sites qui publient volontairement de fausses informations destinées à faire réagir, à divertir, à lancer un débat, etc. Nous ne considérons donc ici que des sites qui s’assument en tant que tel. On ne considère pas comme site d’infaux les sites de manipulation, les sites buzz et autres sites qui visent à piéger la pensée.

A quoi servent les sites d’infaux ?

Nous avons déjà répondu de très nombreuses fois à cette question. Il convient de rappeler que les sites d’infaux, plus généralement appelés sites d’infos satiriques ou sites d’infos parodiques, ont plusieurs utilités :

  • Ils peuvent tout d’abord servir au divertissement pur : ce sont alors des sites d’informations humoristiques à visée divertissement (parodie, ironie, etc.) ;
  • Ils peuvent ensuite servir de sites pour dénoncer, critiquer, réfléchir, par l’humour : ce sont alors des sites d’informations humoristiques à visée réflexive ;
  • Ils peuvent également consister en des sites pédagogiques : comment débusquer une fausse information, quels indices doivent nous alerter. Ce sont alors des sites à vocation pédagogique.

Actubis présente ces 3 objectifs : divertissement pur, réflexion et pédagogie.

Le divertissement pollue-t-il le web ?

On retrouve de nombreux sites humoristiques et plus généralement de sites de divertissements sur Internet. Certains sont plus ou moins faits avec un contenu plus ou moins riche et pertinent. Toutefois, le divertissement est une composante essentielle de la vie : elle permet de se détendre avec humour. Certes, ces sites sont sûrement trop nombreux, mais la liberté d’expression garantit à chacun le droit de publier ce qu’il souhaite, dans le respect de la loi. Alors, certes on peut parler de pollution d’Internet dans ce cas, mais l’enjeu de la libre expression prévaut. En outre, cette pollution du web n’a aucun impact sur notre santé … si ce n’est le risque de ne plus pouvoir distinguer le bon grain de l’ivraie.

En d’autres termes, si on cherche du divertissement, on se moque bien qu’il y ait des milliards de sites sur le sujet. Le véritable problème est : comment distinguer la vraie information de la fausse information omniprésente.

Distinguer la vraie information de l’infaux

Les sites de désinformation sont des sites visant à manipuler l’opinion. Ils polluent donc indéniablement le web, mais la liberté d’expression leur garantit le droit d’exister. Faut-il les interdire ? Je ne pense pas ! Mais ce qu’il faudrait c’est qu’ils indiquent clairement leur subjectivité radicale. En effet, ils laissent à croire que les informations diffusées sont des informations fiables et objectives alors que c’est tout l’inverse qui se produit. Cette tromperie est donc très perturbante, d’autant que certains sites très radicaux sont extrêmement bien référencés … Il faut donc être très vigilent vis-à-vis de ces sites qui cachent leurs réelles intentions. D’où l’intérêt de bien identifier qui sont ses auteurs, quelles sont leurs sources (fiabilité ? sources contradictoires ?) et quelle est leur ligne éditoriale (objectivité ? engagé ?).

Les sites d’infaux quant à eux jouent sur une apparente vérité. La notion de “jeu” est ici très importante. En effet, ces sites assument pleinement leur rôle de pastiche, de parodie, de satire. Il suffit pour cela de consulter les pages “A propos” ou “Contact” pour voir clairement indiquée l’intention du site. Le “jeu” est ici essentiel pour jouer quelque peu avec la crédulité des internautes. Mais le bon sens et quelques minutes de vérification suffisent à dissiper le moindre doute sur le caractère humoristique des informations publiées !

En conclusion, on ne peut pas dire que les sites d’infaux sont des sites qui polluent le web. Au contraire, ils ont un véritable intérêt réflexif, pédagogique et/ou de divertissement. A contrario, les sites de désinformation polluent le web, même si laisser la parole à toute parole extrême ou radicale (sous réserve qu’elle respecte la loi) est garante de notre démocratie et de la liberté d’expression et de pensée qui sont essentielles.

Ainsi, si on souhaite se divertir, les sites d’infaux sont totalement appropriés. Par contre, lorsqu’on souhaite s’informer, il faut demeurer très vigilent quant à l’auteur du site, ses intentions et la fiabilité des informations diffusées.

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Peut-on rire de tout ?

Peut-on rire de tout ? Cette question est loin d’apporter une réponse évidente. En effet, cela revient à poser la problématique suivante : qu’est-ce que l’humour et à quoi sert-il ?

Voici quelques pistes de réflexion pour nous aider à répondre à cette question “existentielle”.

Peut-on rire de tout ? Quelles sont les limites de l’humour ?

A quoi l’humour sert-il ?

L’humour présente de multiples fonctions : divertir, dénoncer, critiquer, faire réagir, faire réfléchir, etc.

Le but de l’humour est de détendre et de libérer les esprits tout en contribuant plus ou moins au vivre ensemble. En effet, l’humour permet de faire passer des messages beaucoup plus facilement qu’un texte, un son, une image, une vidéo, etc. Grâce à l’humour, on peut plus facilement communiquer certains faits ou méfaits qui ne passeraient pas par un autre medium “traditionnel”.

Ainsi, il existe différentes formes d’humour afin de pouvoir faire passer tel ou tel message de telle ou telle manière.

Quelles sont les limites de l’humour ?

– De l’humour à la dérive

Les limites de l’humour sont la loi. Ainsi, la loi punit l’humour lorsque celui-ci constitue une injure, de la diffamation ou de l’incitation à la haine raciale et à la discrimination. Toutefois, il n’est pas toujours évident de distinguer quand les limites du légal sont franchies. C’est pourquoi, en cas de procès, les juges s’attachent à étudier l’intention de ce qui a été dit, et pas seulement le sujet abordé.

– Des abus sous couvert d’humour ?

Il n’est pas rare que certaines personnes malintentionnées se cachent derrière l’humour pour diffuser des propos discriminants, haineux, diffamants ou injurieux. C’est pourquoi il convient de bien étudier le discours sous-jacent de tout humoriste, mais également son univers personnel hors humour.

On a le droit de faire preuve d’ironie, de sarcasme, mais se moquer gratuitement ou encore pire, avec de mauvaises intentions ne mérite pas le nom d'”humour” !

– Vers une autocensure ?

Afin d’éviter d’entrer dans des polémiques voire dans des procès, certains humoristes pratiquent l’autocensure tout en préférant parler de politiquement correct. En outre, les plus grands humoristes, c’est-à-dire ceux qui touchent un public vaste, sont très rarement des humoristes qui abordent des sujets graves ou difficiles, ou alors, seulement en marge de leur spectacle.

– L’humour de divertissement et l’humour critique

Plus on est critique, sarcastique, ironique, plus on est susceptible de vexer certaines personnes, plus susceptibles que d’autres. Ainsi, on peut distinguer 2 fonctions de l’humour :

  • L’humour populaire (voire populiste) à vocation de divertissement pur (blague, ironie, etc.) ;
  • L’humour critique qui vise à dénoncer, critiquer et faire réfléchir (satire, sarcasme, etc.)

Entre ces deux formes, on retrouve la satire sociale, si chère à Desproges ou Coluche !

– Peut-on rire de tous les sujets, y compris sont qui sont tabous, graves ou qui nous affectent personnellement ?

La liberté de penser et la liberté d’expression garantissent à chacun de traiter des faits avec humour. Néanmoins, ces sujets doivent être traités délicatement, avec distance et dérision. En effet, l’humour n’a pas vocation à blesser. Et cela est très difficile pour des sujets graves et délicats. C’est pourquoi l’humour sur les sujets difficiles ne peut être exercé que par des humoristes expérimentés, qui sauront jauger de la possibilité de traiter avec plus de sarcasme ou d”ironie ou non tel ou tel sujet, en fonction de leur public.

A chacun son humour

– Peut-on rire de tout ? Avec n’importe qui ?

Reprenons ces réponses de Pierre Desproges, le 29 septembre 1982 sur France Inter, dans son émission “Tribunal des flagrants délires”.

Pierre Desproges, sans la moindre hésitation, confirme qu’on peut rire de tout. Il est vrai que pouvoir rire de tout, c’est s’autoriser cette liberté absolue indispensable de penser ce qu’on veut.

Mais peut-on rire avec n’importe qui ? Cela est beaucoup plus délicat ! En effet, comme l’explique Desproges, il est “difficile de rire avec un Stalinien ou un terroriste hystérique”. En somme, il est vrai que rire avec des personnes qui n’ont pas d’humour et/ou des pensées extrêmistes semble très compromis … Ainsi, non seulement il revient à l’humoriste de savoir être drôle, mais il convient aussi au public d’être réceptif à l’humour. Si tel n’est pas le cas, l’humour est voué à l’échec voire peut présenter des effets pervers allant jusqu’à la mauvaise interprétation de ce qui n’est en fait qu’humour. « Il vaut mieux rire d’Auschwitz avec un Juif que de jouer au Scrabble avec Klaus Barbie.» comme le dit Desproges …

– Je suis vexé par certains humoristes que je trouve méchant et pas drôles !

Chaque personne perçoit l’humour différemment.

  • Il faut savoir que certaines personnes qui se disent humoristes ne sont en fait que des prosélytes qui se cachent derrière l’humour pour propager des valeurs haineuses, discriminantes, injurieuses, etc. ;
  • Quant à d’autres humoristes, certains ne sont pas assez subtils, ce qui fait que leur humour vexe. Ils sont seulement de mauvais humoristes ;
  • Ensuite, il ne faut pas oublier que chaque humoriste à son style : certains sont ancrés dans la polémique et usent de “violence” dans leur humour pour se faire entendre ;
  • Le problème peut également venir de soi : on est tous très sensibles sur certains sujets qui nous affectent voire qui nous touchent personnellement et on ne parvient ainsi pas à faire preuve de dérision sur ceux-ci.

Dans une démocratie, il faut accepter toutes les formes d’humour, y compris les plus dérangeantes. Néanmoins, certaines lignes sont à ne pas franchir : ce sont les limites de la loi. Si un humoriste a de mauvaises intentions qu’il utilise sous couvert de l’humour, alors il ne faut pas parler d’humour, mais de manipulation par l’humour.

Enfin, les humoristes ciblent un public particulier. Ils s’adaptent à ce qu’ils veulent / peuvent entendre. Cette diversité de l’humour est indispensable afin que chacun puisse rire selon ses propres sensibilités.

En conclusion, l’humour a-t-il des limites ?

L’humour a vocation à divertir, dénoncer et/ou faire réagir. A partir du moment où l’on utilise soi-disant l’humour pour colporter des propos haineux, diffamants ou injurieux, il ne s’agit plus d’humour. L’humour doit en effet rassembler et non diviser. L’humour ne doit pas être sectaire.

Pour distinguer ce qui est humour de ce qui ne l’est pas, on s’attache à déterminer l’intention qui prévalait dans le message passé sous couvert de l’humour. Certains “humoristes” surfent d’ailleurs allègrement sur cette frontière et enchaînent des procès que tantôt ils gagnent, tantôt ils perdent …

Ainsi, le vrai humour ne doit ainsi pas connaître de limites dans les sociétés démocratiques, à partir du moment où les intentions de cet humour sont saines.