Les médias satiriques et parodiques sont indispensables dans une société démocratique, car garants d’une liberté d’expression totale. Mais aujourd’hui, les médias satiriques français connaissent-ils un véritable engouement ou sont-ils sur le déclin ? Nous allons porter une brève analyse factuelle en étudiant chaque type de média satirique : papier, télévision, radio et enfin Internet.
1) La presse satirique traditionnelle « papier »
La presse satirique, qui use de critiques moqueuses, est un moyen d’information et d’expression indispensable pour garantir une liberté d’expression totale. Cette presse satirique est apparue en France sous forme papier lors de la Révolution française, avant de prendre son essor en Europe au XIXème Siècle. (+ d’infos en lisant notre article « La Presse Satirique« )
La presse satirique française connaîtra un léger déclin à partir de la deuxième moitié du 20ème siècle. D’une dizaine de titres durant le 20ème siècle, on passe à seulement 3 titres de presse satirique française au 21ème siècle.
Il faudra attendre l’ « effet Charlie Hebdo » de 2015 (consécutivement aux Attentats des 7 au 9 janvier 2015) pour que les Français et plus généralement les Européens retrouvent goût à la presse satirique. Concrètement, Charlie Hebdo passe de 10 000 à 220 000 abonnés suite à ces attentats. Sine Mensuel (qui fait suite à Sine Hebdo) profite également de cet « effet Charlie Hebdo », avec des abonnements qui doublent pour arriver à 4000. Il ne faut pas oublier le 3ème grand titre de presse satirique, à savoir « Le Canard Enchaîné » qui est réputé pour son indépendance (aucune publicité) et sa capacité à dévoiler fréquemment des affaires d’Etat et autres affaires politiques.
2) Les émissions de télévision satiriques
Si la presse satirique « papier » n’est aujourd’hui représentée que par 3 titres, il ne faut pas oublier que la satire est aujourd’hui présente à la télévision.
Avec le développement de la télévision se sont répandues les émissions satiriques : « La boîte à sel » (de 1955 à 1960), « Le Petit Rapporteur » (de 1975 à 1976), « Merci Bernard » (de 1982 à 1984), le « Bébête Show » (de 1982 à 1995).
A l’étranger également des émissions satiriques ont été développées : en Suisse avec « Les Bouffons de la Confédération » (de 2009 à 2010) ou « Le Fond de la corbeille » (de 1989 à 2003), en Belgique avec « Ca vous fait rire ? », aux Etats-Unis avec « The Colbert Report » (de 2005 à 2014) ou « The Daily Show (diffusé depuis 1996).
En France, actuellement, ce sont tout particulièrement 3 émissions de télévision satiriques qui connaissent ou ont connu un important succès :
- Les Guignols : émission de télévision satirique française de marionnettes, diffusée depuis le sur Canal+ ;
- Le Gorafi : du printemps 2014 à septembre 2015, Le Gorafi, connu sous sa forme web, a été présenté sous la forme d’une chronique du Grand Journal, de deux à trois fois par semaine ;
- C’est Canteloup : Diffusée depuis le sur TF1, l’émission satirique est présentée par l’imitateur Nicolas Canteloup et Nikos Aliagas.
3) La satire à la radio
A l’instar du Gorafi qui a été décliné à la télévision, un média satirique « papier » avait eu sa déclinaison à la radio : « Le Canard Enchaîné ». Radio-37, propriété du quotidien Paris-Soir, propose de juillet 1938 à fin mars 1939, le quart d’heure du « Canard Enchaîné ». L’émission satirique radio était animée par l’humoriste et imitatrice Marguerite Gilbert, et par Pierre Mingand, comédien et chanteur.
Actuellement, la satire à la radio prend la forme de chroniques ou émissions avec des imitateurs tels que :
- Nicolas Canteloup (qui a été imitateur pour Les Guignols de l’info de 1995 à 2011) dans la matinale d’Europe 1 ;
- Laurent Gerra avec « La Chronique de Laurent Gerra » sur RTL ;
- Gérald Dahan sur Sud Radio.
4) Internet : le nouveau terreau de la satire
Le développement d’Internet et la garantie d’une expression libre sans aucun filtre éditorial, facilite le développement de nombreux sites web satiriques. Ainsi, des plus connus comme Le Gorafi ou Urtikan on peut citer de nombreux autres sites web satiriques moins populaires tels que Tomimag ou Desinformations.com, et bien d’autres encore !
Ces informations satiriques connaissent un énorme succès grâce aux réseaux sociaux qui facilitent leur transmission virale. Nombreux sont d’ailleurs les internautes, mais aussi les journalistes et personnalités qui se laissent piéger !
En conclusion, on peut dire que le succès de la satire varie selon les médias. En presse écrite, ce sont 3 titres qui connaissent un succès nouveau suite aux attentats de Paris de janvier 2015. En radio, la satire est très appréciée ainsi qu’en attestent les audiences. Elle s’exerce sous la forme d’imitations. Sur Internet, la satire ne cesse de se répandre grâce à de nombreux médias satiriques plus ou moins connus, mais également grâce aux petites phrases parodiques, satiriques, ironiques, caustiques, qui se diffusent aisément grâce aux réseaux sociaux notamment.