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Saint Martin / Saint Barthélémy : les assureurs obligent la reconstruction des habitations en maisons flottantes ancrées

ASSURANCES – Suite à l’ouragan Irma, qui a ravagé notamment les îles françaises de Saint-Martin et Saint-Barthélémy, certaines compagnies d’assurance obligent leurs clients à reconstruire des habitations flottantes et ancrées dans le sol, afin qu’elles puissent supporter les futurs ouragans (vents violents et inondations) sans dégâts trop importants.

Les assureurs obligent les habitants de Saint Martin et Saint Barthélémy à reconstruire des maisons flottantes ancrées au sol.

Il y a 6 mois (du  au , l’ouragan Irma a ravagé les îles de Barbuda, Saint-Barthélemy, Saint-Martin, Anguilla et les Iles Vierges, et éprouvé sévèrement la côte nord de Cuba et la Floride. Au soir du passage de l’ouragan, 85 % des maisons sont détruites ou endommagées à Saint-Martin et il aura coûté la vie à 4 personnes dans cette île. Les dégâts ont été évalués le 9 septembre 2017 par la Caisse centrale de réassurance, à 1,2 milliard d’euros, incluant les « dommages aux habitations, aux véhicules et aux entreprises (dont leurs pertes d’exploitation) qui sont couverts par le régime d’indemnisation des catastrophes naturelles », soit l’un des plus importants sinistres survenu en France depuis 35 ans.

Aussi, pour faire face à cette catastrophe qui a coûté très cher aux assureurs, ces derniers ont décidé de ne permettre l’assurance qu’aux personnes qui reconstruiraient leur maison sous forme « d’habitation capable de flotter et profondément ancrée par piston au sol ». L’objectif est de faire en sorte que ces nouvelles constructions « puissent supporter de futurs ouragans, avec vents violents et inondations, sans dégâts majeurs ».

A défaut d’assurer cette reconstruction, la plupart des assureurs refuseront de couvrir de nouveaux clients :

« Saint Martin et Saint Barthélémy sont des îles paradisiaques où les logements sont loués et vendus très chers. Aussi, le coût de l’assurance est très faible par rapport aux revenus qu’engendrent les propriétaires. De plus, le risque est maximal dans ces zones. C’est pourquoi, pour ne pas augmenter le tarif des assurances de 600% – comme cela aurait été nécessaire pour pouvoir couvrir les risques au plus près -, nous avons décidé d’obliger les assurés à construire selon des normes anti-ouragans. Cela signifie que grâce aux indemnisations, les habitants doivent reconstruire impérativement des cabanes ou maisons capables de flotter (pour faire face aux inondations) et très profondément et solidement ancrées dans le sol via 4 ancres sur piston, pour ne pas s’envoler. », nous confie Pierre-François Martinaud, responsable commercial d’Outre Assurance.

Selon le cahier des charges transmis par les assureurs, chaque habitation doit donc pouvoir flotter et être ancré dans le sol via des pistons. Ainsi, les pistons permettent à la maison de s’élever en cas d’inondation tout en l’empêchant de s’envoler puisque l’ensemble est très solidement ancré dans le sol (25 mètres de profondeur).

Cette solution de maisons flottantes ancrées au sol existe également en déclinaison pour les zones sismiques. Les assureurs envisagent ainsi de générer en moyenne jusqu’à 500 millions d’euros d’économie chaque année.