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Loi / Justice

Il commet 2 braquages pour bénéficier d’un emploi !

JUSTICE – Un chômeur longue durée, las de trouver un emploi, a commis des braquages … pour bénéficier du dispositif de réinsertion professionnelle de la Justice et retrouver une activité professionnelle !

Gaspard P. ne trouvait pas d’emploi : “Grâce à ma condamnation, je bénéficie d’une formation et j’ai un emploi garanti lorsque je l’aurai terminée !”

Gaspard P., jeune Marseillais de 28 ans, était un chômeur très longue durée. Cela faisait 3 ans qu’il était au chômage, après son licenciement de son poste de logisticien dans une grande société de transport maritime marseillaise. Durant ces 3 années de chômage, “Pôle Emploi” ne lui a trouvé aucun poste, ni aucune formation :

“Lorsqu’on est au chômage tout est difficile, tout est compté, c’est insupportable. Pire encore, quand je suis arrivé en fin de droit, je n’ai dû me contenter que d’une infime allocation de solidarité spécifique. Je trouvais cela tellement injuste : je me suis investi un maximum pour trouver un emploi ; j’ai envoyé plus d’une centaine de CV mais n’ai jamais reçu la moindre réponse positive. Quant à Pôle Emploi, n’en parlons pas : ils n’avaient rien à me proposer, ou alors des postes complètement inappropriés : caissier, fleuriste, cuisinier, et j’en passe !” nous explique Gaspard.

C’est en regardant un reportage sur la justice à la télévision que Gaspard P. a eu une idée : se faire condamner afin de bénéficier du dispositif de réinsertion professionnelle de la Justice :

“Je regardais un reportage sur la Justice et j’ai été abasourdi ! J’ai remarqué que des personnes qui commettaient des délits à répétition voire des actes criminels bénéficiaient de peines relativement clémentes avec du sursis, des aménagements de peine, de la prison ferme faite à la maison avec un bracelet électronique, etc. Et ce n’est pas tout ! Chacune de ces personnes bénéficie d’une aide pour trouver un emploi : des formations leurs sont offertes, des emplois leurs sont réservés, etc. Bref, je me suis dit que c’était injuste que eux qui commettent des infractions trouvent un emploi alors qu’ils ne le méritent pas et même ne le cherchent pas, et que moi qui trime pour trouver un job, je n’y arrive pas !”

Gaspard P. a alors eu un déclic : se faire condamner pour bénéficier du dispositif de réinsertion professionnelle offert par le Ministère de la Justice et leurs partenaires :

“Ce reportage a été pour moi l’élément déclencheur. Il fallait que je suive le même chemin que ces délinquants ou criminels pour pouvoir trouver un emploi. Alors j’ai réfléchi à la meilleure solution pour éviter de faire du mal à quiconque ; je me suis dit que le braquage était la meilleure idée : si je ne me fais pas prendre, j’empoche un pactole et si je me fais prendre, je bénéficierai de l’aide de la Justice pour me faire réinsérer !”

Gaspard P. a alors commis un premier braquage dans un bureau de tabac où il n’emportera que 1500€. Appâté par le gain facile, il commettra un deuxième braquage plus ambitieux : celui d’un hypermarché. Ce deuxième braquage sera un échec : il se fera intercepter sur place.

Gaspard P. sera alors condamné à 2 ans de prison ferme. Il bénéficiera d’un aménagement de peine en semi-liberté, c’est-à-dire qu’il ne va en prison que la nuit. En outre, il aura bénéficié d’un dispositif de réinsertion complet : une formation qualifiante qui lui permettra d’acquérir un diplôme ainsi qu’un emploi garanti :

“Avec ma condamnation, certes je suis ’emprisonné’ mais j’ai la chance d’être en semi-liberté, grâce à mon avocat commis d’office qui ne m’a rien coûté. Surtout, je bénéficie d’une formation et j’aurai un emploi garanti lorsque je l’aurai terminée !” se réjouit Gaspard.

Ainsi, malgré le crime de “braquage”, Gaspard pourra enfin trouver un emploi. En dépit de sa condamnation, Gaspard semble ravi et n’hésite pas à faire preuve d’humour :

“Je crois que la France ‘Pays des Bisounours’ a très peur des délinquants et criminels. Ou alors elle croit qu’elle peut les sauver, alors qu’eux s’en moquent royalement et en jouent en disant ce que la Justice attend d’eux : enfance difficile, influence des autres, complexe d’infériorité, … pour limiter leur condamnation et bénéficier de tous les avantages de la réinsertion” ironise Gaspard.

La recherche d’emploi en France serait-elle plus efficace en passant par la case prison qu’en passant par les circuits traditionnels ?