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Les permanences LREM taguées sont en fait des oeuvres de street artistes militant pour la paix

VANDALISME OU STREET-ART ? – Un collectif de street-artistes revendique les tags sur les permanences LREM comme des oeuvres d’art, et non comme du vandalisme.

Les permanences LREM taguées ne sont pas du vandalisme, mais des œuvres d’art selon le collectif d’artistes “Y.J.”.

Depuis plusieurs semaines, les permanences de certains députés LREM sont taguées. Alors que le terme de “vandalisme” a été utilisé, il s’agirait au contraire d’œuvres d’un collectif de graffeurs et autres artistes qui militent pour la paix dans le monde.

En effet, un collectif de street-artistes regroupés sous le nom “Y.J.” revendique les tags comme l’expression d’un amour pour ces représentants de l’Etat :

Nous, le collectif “Y.J.”, revendiquons les tags sur les permanences LREM non comme du vandalisme, mais comme une expression artistique de notre amour pour ces représentants de l’Etat qui œuvrent au quotidien pour la paix en France et dans le monde”.

Ce collectif regrette que leurs œuvres d’art aient été mal interprétées :

Aussi bien les députés et autres politiques ainsi que les médias, ont parlé de vandalisme et cela nous attriste. Il s’agit d’œuvres d’art pour la paix que nous souhaitions partager.

Nous espérons que nos œuvres d’art ne seront désormais plus effacées, puisque nous voulons inscrire nos marque d’amour comme des œuvres pérennes, qui traversent l’histoire.

Mais il n’y a pas que des œuvres de street art comme témoin de cet amour. Des performances artistiques ont également été organisées à Toulouse et ses environs :

Les événements du jeudi 1er août (murage de la permanence de la députée Corinne Vignon, fumier devant la permanence de Monique Iborra, fumier devant la préfecture de Haute-Garonne) consistent en des performances artistiques collectives où on a tenu à exprimer un hommage à nos institutions et représentants de l’Etat ; eux qui maintiennent corps et âme, jour et nuit, altruistement, la paix dans le monde. Ces actions du 1er août sont des métaphores : ils veulent mettre un mur face à la violence et à la méchanceté ; ils agissent malgré toute la ‘merde’ qui se déverse sur eux.

Les députés LREM et les médias vont-ils s’excuser d’avoir parlé de vandalisme et rectifier leurs propos ? “Nous l’espérons de tout cœur !” clament en chœur les membres du collectif “Y.J.”

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Arts / Expo.

Dany, artiste giratoire, gagne 28.000€ par mois

ART GIRATOIRE – Dany est un artiste giratoire, également appelé artiste de rond-point. C’est-à-dire qu’il ne crée que des œuvres artistiques destinées aux ronds-points qui parsèment la France. Grâce à cette spécialité artistique, Dany touche un salaire mensuel moyen de 28.000€.

L’art giratoire : un art qui rapporte de l’argent. Ici, le pire rond-point de France selon “Contribuables associés” (01/2018), il s’agit du “Masque de Malraux” à Pontarlier.

La France est championne du monde des ronds-points ; on en dénombre de 40.000 à 50.000. Or, le coût de ces ronds-points est élevé : de 200 000 à 1 million d’euros, auxquels il faut ajouter des frais d’environ 10 000 euros par an pour un rond-point végétalisé ou entre 30 000 et 75 000 euros pour une sculpture. On note qu’environ 500 ronds-points se créent chaque année.

Devant cette manne que présentent les carrefours giratoires, certains artistes se sont spécialisés dans l’art giratoire. C’est-à-dire que ces artistes ne créent que des œuvres destinées aux ronds-points. Dany, artiste giratoire au Mans, nous explique ce qu’est l’art giratoire :

“L’art giratoire est une spécialité artistique qui s’est développée au milieu des années 2010. C’est un art qui consiste à créer des œuvres spécialement dédiées aux ronds-points. Pour ma part, je me suis spécialisé dans l’art giratoire en 2016, suite à plusieurs commandes de collectivités locales. J’ai  la chance d’avoir un ami qui est un élu politique influent de la Sarthe et qui me signe de très nombreux contrats.

L’art giratoire est un art complexe, puisqu’il s’agit de créer des œuvres non pas généralistes qui peuvent se trouver n’importe où, voyager dans différents musées, etc. Non, ce sont des œuvres très spécialisées, qui ne sont destinées à être qu’à un seul endroit. C’est une sorte de land-art permanent sur un rond-point.”

Concrètement, Dany passe plusieurs jours à s’imprégner de l’endroit avant de commencer son oeuvre :

“Un artiste giratoire passe nécessairement de nombreuses heures sur le lieu où il devra positionner son oeuvre d’art. Il faut véritablement faire corps avec le lieu pour savoir quel type d’oeuvre sera le plus approprié. C’est un travail long : je passe au moins 20 heures à méditer sur place”.

Une fois que l’artiste a l’idée de l’oeuvre, il ne reste plus qu’à la concevoir :

“La conception de l’oeuvre me prend de 120 à 200 heures, parfois jusqu’à 500 heures pour les œuvres les plus complexes. Le choix des matériaux, la taille, le message à exprimer me sont communiqués sur un cahier des charges que je dois respecter”.

Si Dany a choisi cette spécialité artistique, c’est aussi parce qu’elle est très rémunératrice :

“Auparavant, je gagnais difficilement 1500€ par mois pour près de 50 heures de travail hebdomadaires. Aujourd’hui, pour une oeuvre, je suis rémunéré en moyenne 50.000 euros auxquels il faut soustraire 10.000 euros de matériaux et frais de fabrication soit du 40.000 euros nets. Et je ne m’occupe de rien d’autre que concevoir : toute la logistique est gérée par la collectivité locale qui m’a passé commande”.

Ainsi, grâce aux ronds-points, Dany gagne 200€ par heure de travail, soit en moyenne 28.000 euros par mois en étant aux 35 heures.

L’avantage des œuvres de Dany est qu’elles sont nécessairement achetées :

“Dès qu’on me passe commande, quoique je fasse, je suis payé que l’oeuvre soit simple ou complexe, compréhensible ou non ! Ainsi, je sais que dès que j’ai signé le contrat, je peux compter sur mes 50.000 euros.”

Dany se réjouit de cet argent facile :

“Que ça plaise ou non aux gens, je suis payé. Et de toute façon, on trouve toujours l’excuse de dire que c’est de l’art et que ça ne plait pas forcément à tout le monde ! Mais moi je suis quelqu’un de sérieux … Ce n’est pas le cas de tous mes collègues artistes giratoires dont certains prennent l’argent pour refourguer des œuvres ignobles faites à la va-vite …”

Dany se réjouit donc des nombreux ronds-points qui sont autant de contrats pour lui. Pas sûr que cette joie soit partagée par tous les contribuables …