ARMES / ARABIE-SAOUDITE – Suite au meurtre du journaliste Jamal Khashoggi, tué le 2 octobre au consulat saoudien à Istanbul, la France a décidé de prendre des sanctions. La vente d’armes se poursuivra, mais une clause dans le contrat contraindra l’Arabie-Saoudite à “faire bon usage de ces armes [dont] ne pas les utiliser à l’encontre de la France ou de ses alliés”.
Le 2 octobre, le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi au consulat saoudien à Istanbul a scandalisé la communauté internationale. L’Allemagne a menacé de suspendre ses exportations d’armes vers l’Arabie Saoudite et a demandé aux autres pays européens de procéder de même. Or, la France, troisième exportateur de matériel militaire vers Riyad après les Etats-Unis et le Royaume-Uni, est moins radicale. Il faut dire que ce marché représente 13,5% du total de ventes d’armes françaises depuis 2008.
La France se rassure :
“Le meurtre du journaliste n’a pas eu lieu avec une des armes que nous avons vendues. Et comme nous ne voulons pas faire preuve d’ingérence dans la politique de l’Arabie Saoudite, il n’est pas légitime de les sanctionner, même si le meurtre d’un journaliste est immoral.”
Alors, pour solutionner ce problème diplomatique et militaro-politique consécutif au meurtre d’un journaliste dans un consulat, la France a décidé de poursuivre la vente d’armes à l’Arabie Saoudite sous réserve qu’ils en fassent bon usage :
“L’économie française a besoin de la vente d’armes à l’étranger, y compris à l’Arabie Saoudite, qui représente 13,5% de notre marché de ventes d’armes. Toutefois, nous tenons à exprimer notre extrême mécontentement pour le meurtre intolérable d’un journaliste, à plus forte raison au sein d’une structure consulaire !
C’est pourquoi, désormais, nous incluons systématiquement une clause dans nos contrats stipulant qu’ils doivent faire bon usage de ces armes, dans une unique perspective défensive. Cela leur interdit notamment de les utiliser à l’encontre de la France ou de ses alliés ni à l’encontre de représentants politiques, diplomates, journalistes, etc.”
Grâce à cette clause, la vente d’armes à l’Arabie-Saoudite pourra se poursuivre telle qu’avant, mais engage l’Arabie-Saoudite à adopter un comportement responsable irréprochable.