JUSTICE – Alors que les bars à chats se développent partout en France notamment, une décision judiciaire vient les rendre illégaux. En effet, les personnes allergiques aux poils de chats s’estiment discriminées puisque ne pouvant accéder à ces bars.
La loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, appelée plus communément loi handicap, stipule que tous les établissements recevant du public doivent être accessibles par tous. Or, les bars à chats interdisent de facto l’accès aux personnes allergiques, comme en témoigne Céline Simon, présidente de l’association des allergiques de tous poils (AATP) :
“Les allergies sont un handicap certain. Elles ne sont pas reconnues comme telles par la justice, mais nous nous battons chaque jour pour faire valoir nos droits. Nous constatons que de plus en plus de bars ‘traditionnels’ disparaissent au profit de bars à chats. On ne peut donc pas nous rendre dans ces bars et nous vivons cela comme une discrimination. La décision judiciaire qui fait jurisprudence nous enchante !”.
En effet, Céline Simon a porté le problème auprès du Défenseur des droits. Celui-ci, faute d’accord avec les gérants des bars à chats, a saisi le procureur de la République pour l’informer de cette discrimination manifeste. Le Tribunal d’Instance de Paris a statué sur l’illégalité des bars à chats en indiquant :
“Dans un contexte de lutte contre toutes les formes de discrimination, nous avons statué que les bars à chats portaient atteinte à l’égalité entre les individus. En l’occurrence, ces lieux sont inaccessibles aux personnes allergiques. Cela porte donc atteinte à la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances”.
Les gérants de bars à chats ont décidé de faire appel de cette décision. La SPA s’est portée partie civile en faveur des gérants de bars à chats estimant une “cabale contre les chats”.
Mais une idée formidable a jailli dans l’esprit de Didier Alard, gérant d’un bar à chats à Bordeaux :
“Mon bar à chats va se transformer en bar à chats sphynx (NDLR : des chats sans poils). Ainsi, plus de soucis !!!”
Le militantisme de l’association des allergiques de tous poils ne s’arrête pas à cette décision judiciaire en leur faveur puisqu’une manifestation contre la présence d’animaux dans les parcs publics va les mobiliser bientôt comme l’explique Céline Simon :
“On ne trouve plus un parc public sans animal. Notre liberté de nous promener en est là aussi restreinte. Nous demandons donc à ce que les animaux soient formellement interdits dans les parcs. Cela concerne aussi bien les propriétaires de chiens que les plus ou moins gros zoos présents dans les parcs publics. Les parcs sont faits pour les humains !”
En tout cas, l’association des allergiques de tous poils n’éternue pas contre les procédures judiciaires !