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Education

#pasdevague : les enseignants dans des établissements classés en “zone sensible” (ZSP) autorisés à faire cours en visioconférence

EDUCATION / VIOLENCE – Suite au hashtag #pasdevague et à son triste succès, le Ministère de l’Education Nationale a pris des mesures. Il a notamment décidé d’autoriser les enseignants de collèges et de lycées situés en “zone de sécurité prioritaire” à faire cours en visioconférence, afin d’éviter les violences physiques de certains élèves et de mettre fin aux nombreux postes non pourvus dans ces établissements. Le dispositif entrera en vigueur à la rentrée 2019.

Les enseignants d’établissements sensibles situés dans les Zones de Sécurité Prioritaire (ZSP) pourront assurer leurs cours par visioconférence s’ils le souhaitent, à partir de la rentrée 2019.

Le ministère de l’Education Nationale a fait savoir qu’il autorisait les enseignants qui le veulent à assurer leur cours en visioconférence dans les collèges et lycées situés en zones de sécurité prioritaire (ZSP), ceci afin d’éviter les violences physiques et/ou verbales dont certains sont victimes. Pour cela, les enseignants doivent faire connaître leur choix d’assurer tout ou partie de leurs cours en visioconférence auprès du chef d’établissement qui doit prendre les dispositions nécessaires à la mise en oeuvre effective des cours en visioconférence, sous 15 jours :

“Tout enseignant exerçant dans un établissement de l’enseignement secondaire situé dans une Zone de Sécurité Prioritaire (ZSP), dont la liste est maintenue à jour par le Ministère de l’Intérieur, peut demander librement son intention d’assurer une partie ou l’intégralité de ses enseignements par visioconférence. Le chef d’établissement dispose de 15 jours pour mettre en oeuvre la situation.” peut-on lire dans le communiqué.

Il faudra toutefois attendre la rentrée du lundi 2 septembre 2019 pour voir le dispositif entrer en vigueur.

Concrètement, grâce à ce dispositif, l’enseignant assure son cours depuis où il veut, à distance. Les élèves vont quant à eux en cours normalement, dans les salles traditionnelles. Ces derniers sont surveillés par un personnel de vie scolaire ; l’enseignant n’a donc plus de mission de discipline à assurer dans la classe. Il se contente d’assurer son cours :

“Grâce à ce dispositif, les enseignants n’auront plus l’angoisse d’aller enseigner. Ils le feront tranquillement depuis chez eux. De plus, ils n’auront plus à gérer la discipline dans ces classes difficiles. Ainsi 100% du temps sera consacré à l’enseignement, contre seulement 30 à 50% actuellement.” nous explique Jean-Marc Québlot, délégué syndical dans un collège de Trappes (Yvelines).

Toutefois, cela contraint 1 personnel de vie scolaire à surveiller le cours qui a lieu en visioconférence. Cela pourra nécessiter d’embaucher jusqu’à 30 assistants d’éducation par établissement scolaire :

“L’idée est bonne. Mais le Ministère devra nous donner les moyens d’embaucher davantage d’assistants d’éducation afin d’assurer la surveillance des salles de classe pendant les cours en visioconférence” prévient Henry Langot, principal du collège de Trappes.

Tous les enseignements pourront être concernés par ce dispositif, y compris ceux d’éducation physique et sportive (EPS) :

“Ce dispositif de cours par visioconférence est ouvert à tous les enseignants, titulaires comme contractuels, quelle que soit leur discipline d’enseignement, y compris l’EPS, et quelle que soit l’activité (travaux pratiques ou dirigés, devoir sur table, ateliers, exercices, etc.)” lit-on dans le communiqué.

Grâce à ce dispositif, l’enseignant n’a plus à faire face à des jeunes violents physiquement et/ou verbalement. Le Ministère de l’Education Nationale espère ainsi que les postes non pourvus dans les établissements les plus sensibles le seront désormais, car ils deviendront beaucoup plus attrayants qu’auparavant.

Le ministère a d’ores et déjà débloqué 1 million d’euros pour couvrir les frais liés à la mise en place et au fonctionnement de ce dispositif. Il envisage de lui consacrer 500.000€ par an.

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Loi / Justice

Des salles de police ou de gendarmerie dans les établissements scolaires

VIOLENCE À L’ÉCOLE / SÉCURITÉ – Afin d’assurer la sécurité dans les établissements scolaires, le Ministre de l’intérieur Christophe Castaner et le ministre de l’Education Nationale Jean-Michel Blanquer, ont conjointement annoncé la mise en place d’une salle de police ou de gendarmerie dans chaque établissement scolaire qui le désire.

Une salle police ou gendarmerie pourra ouvrir dans tous les établissements scolaires qui le souhaitent.

Lors d’une déclaration commune, vendredi 26 octobre, concernant le plan d’action contre les violences à l’Ecole,  le Ministre de l’Intérieur Christophe Castaner et le Ministre de l’Education Nationale Jean-Michel Blanquer ont annoncé plusieurs mesures, dont chacune ne pourra être mise en place qu’avec l’accord du chef d’établissement (principal ou proviseur).

Parmi les mesures phares annoncées dans ce plan d’action anti-violence dans les établissements scolaires, se trouve la création d’une salle de police ou de gendarmerie dans les établissements scolaires qui le souhaitent :

“Nous voulons que les établissements scolaires ne soient plus des zones de crainte, tant pour les personnels et professeurs que pour les élèves. La sérénité dans les établissements scolaires est un impératif pour de bons apprentissages et nous devons l’imposer par tous les moyens. C’est pourquoi les forces de l’ordre doivent être omniprésentes dans les établissements scolaires, sous réserve d’un besoin exprimé et d’un accord du chef d’établissement évidemment, car la grande majorité des établissements scolaires ne connaissent pas ce problème.

Nous avons donc décidé de mettre en place, dans les collèges et lycées qui le souhaitent, une salle destinée à la police ou à la gendarmerie. Concrètement, il s’agit d’une salle dont seuls le chef d’établissement, son ou ses adjoints et les forces de l’ordre auront la clé. Dans cette salle siégera un gendarme ou un policier, selon des horaires à définir pour chaque établissement, qui gérera toutes les infractions qui concernent les élèves.

Ainsi, les élèves coupables de faits répréhensibles par la loi seront immédiatement pris en charge par un fonctionnaire de police ou un militaire de la gendarmerie. Ce policier ou gendarme pourra également enregistrer les dépôts de plainte et prendre en charge les victimes.”

Ce dispositif de cellule policière intégrée à l’établissement scolaire a pour vocation d’accélérer la prise en charge des élèves commettant des méfaits répréhensibles par la loi :

“La présence d’un policier ou d’un gendarme au sein même de l’établissement permet de régler les problèmes immédiatement. En outre, cela a un effet dissuasif. Les élèves savent qu’à la moindre incartade ou infraction, ils pourront avoir à faire sans délai à un policier ou un gendarme. Et dans les cas les plus graves, le gendarme ou policier pourra intervenir très rapidement puisqu’il se trouvera sur place.”

Ainsi, grâce à ce gendarme ou policier inclus dans l’établissement scolaire, le nombre d’infractions sera forcément diminué tant par son caractère dissuasif que par une possibilité d’action immédiate qui permettra d’éviter l’aggravation et la multiplication des infractions.

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Faits divers

“Allahu Akbar” : la mention affichée sur des établissements scolaires pour éviter des actes terroristes

TERRORISME / ETABLISSEMENTS SCOLAIRES –  13 établissements scolaires publics de région Parisienne ont décidé d’afficher la mention “Allahu Akbar” à leur entrée afin de prévenir toute attaque terroriste islamiste. D’autres établissements scolaires envisagent de procéder de même.

Jean-Denis Matthieu, proviseur du lycée Jules Ferry, a fait apposer la mention “Allahu Akbar” à l’entrée de son lycée pour éviter les attentats des terroristes islamistes, comme 13 autres établissements scolaires en France.

Consécutivement aux nombreux attentats qui ont frappé la France, le Ministère de l’Education Nationale a mis en place depuis plus d’un an et demi (Bulletin officiel du 13 avril 2017) un plan de sécurité pour tous les établissements scolaires afin d’éviter les attaques et attentats terroristes en leur sein. Ce plan vise à prévenir les menaces et accompagner les établissements scolaires pour assurer la sécurité des élèves et des personnels de l’Education Nationale.

Mais au-delà de ces recommandations officielles, certains établissements scolaires ont pris l’initiative de lutter contre les risques terroristes d’une manière originale : ils ont fait apposer la mention “Allahu Akbar” à l’entrée de leur établissement. Jean-Denis Matthieu, proviseur d’un lycée de l’Essonne, nous explique les raisons de cette mention :

“Les terroristes islamistes sont actuellement le groupuscule terroriste le plus menaçant pour notre sécurité. Il convient donc de prévenir toute attaque terroriste potentielle au sein de notre lycée provenant d’eux. Or, on sait qu’ils agissent soi-disant pour Allah. Alors, en apposant la mention ‘Allahu Akbar’ à l’entrée de mon établissement scolaire, je suis certain que cela les dissuadera d’entrer pour commettre un acte terroriste : s’ils croient qu’on aime Allah, ils n’ont aucune raison de nous attaquer !”

Toutefois, cette mention sur un établissement public ne porte-t-elle pas atteinte au principe de laïcité qui est au fondement du système éducatif français depuis la fin du XIXe siècle ?

“D’une part, notre mention Allahu Akbar ne présente aucune revendication religieuse. D’autre part, dans notre enceinte, aucune mention de Allah ou de n’importe quel autre Dieu ou religion n’est indiquée. Cette mention n’est apposée qu’à l’entrée de l’établissement scolaire et non en son sein. Ainsi, le principe de laïcité n’est nullement entaché et notre démarche est donc totalement conforme à la loi” justifie J-D Matthieu.

Quant à l’efficacité de ce système, le proviseur J-D Matthieu nous la garantit :

“Je connais personnellement des agents de la DGSI (ndlr : direction générale de la sécurité intérieure, service de renseignement français) qui m’ont assuré que grâce à cet affichage je diminuais les risques terroristes de manière drastique, voire que ce risque était quasi nul, d’après les informations qui leur sont remontées.”

En tout, on recense 6 collèges et 7 lycées qui ont affiché la mention “Allahu Akbar” à l’entrée de leur établissement scolaire, tous en région Parisienne (3 en Seine-Saint-Denis et dans les Yvelines, 2 dans le Val-de-Marne et la Seine-et-Marne, 1 dans le Val d’Oise, les Hauts-de-Seine et l’Essonne).

De nombreux autres établissements scolaires, partout en France et tout particulièrement dans les REP et REP+ (réseaux d’éducation prioritaire) des zones sensibles envisageraient de faire de même.

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Education

Numérique éducatif – 2018 : les ordinateurs des collèges et lycées bientôt équipés en Windows XP

NUMÉRIQUE ÉDUCATIF – Dans le cadre du Plan numérique pour l’éducation, tous les collèges et lycées de France vont voir leur système d’exploitation évoluer vers Windows XP (contre Windows 98 actuellement). Ce projet débutera en janvier 2018 pour un déploiement total au plus tard en 2022.

Plan numérique de l’éducation nationale : “tous les ordinateurs des collèges et lycées vont passer sous Windows XP à partir de janvier 2018”.

L’Education Nationale investit dans le numérique, suite au Plan numérique pour l’éducation lancé par le Président de la République en mai 2015. L’une des phases de ce projet consiste à offrir un parc informatique uniforme et d’actualité à tous les établissements scolaires, et tout particulièrement pour les collèges et les lycées. C’est pourquoi, dès janvier 2018, tous les ordinateurs des collèges et des lycées seront équipés d’une version plus récente de Windows, à savoir Windows XP.

“Afin de permettre à tous les élèves et tous les enseignants d’exploiter les multiples atouts des outils numériques, il s’avère indispensable d’offrir un parc informatique à jour, pérenne, fiable, de qualité et uniforme à tous les établissements scolaires du secondaire (ndlr : collèges et lycées). C’est pourquoi un investissement de 5 millions d’euros va permettre, à partir de janvier 2018, de faire passer tous les systèmes d’exploitation à Windows XP.” peut-on lire dans un communiqué daté du 29 avril 2017 présent sur le site du Ministère de l’Education Nationale.

Si l’Education Nationale investit dans un système d’exploitation qui n’est pourtant pas le dernier de Windows, c’est en raison des délais qui sont pris entre les décisions et le déblocage effectif du budget, comme nous le confie Martin Cheurpé, chargé de communication à la Délégation au Numérique Educatif (DNE) :

“La décision de changer de système d’exploitation avait été prise en janvier 2014, dans le cadre du projet qu’était le Plan Numérique pour l’Education qui n’aura été lancé qu’1 an plus tard, en mai 2015.

Or, en janvier 2014, Windows XP était encore un projet actif chez Microsoft. Aussi, ce système d’exploitation coûtait beaucoup moins cher que ceux qui étaient sortis après. Alors, dans un souci économique, on a signé un contrat global avec Microsoft pour faire évoluer tous les parcs informatiques des collèges et lycées vers le système d’exploitation Windows XP.

Mais le problème réside dans les délais de validation des dossiers : il faut 3 ans en moyenne pour que le dossier soit définitivement validé par l’administration et que donc le projet puisse être mis en place. C’est pour cela que c’est seulement en avril 2017 qu’a été officialisé ce changement de système d’exploitation.”

Ainsi, l’Education Nationale vient de valider le changement pour un système d’exploitation aujourd’hui obsolète, dont le support n’est plus pris en charge.

“C’est habituel, mais ce n’est pas grave” relativise Martin Cheurpé, “l’essentiel étant que les ordinateurs soient fonctionnels, c’est tout ce qui compte”.

Les collèges et lycées attendent avec impatience le déploiement de ce “nouveau” système d’exploitation dont le déploiement débutera en janvier 2018 :

“Les collèges dépendent des Conseils Départementaux et les Lycées des Conseils Régionaux. Le déploiement dépendra donc des budgets disponibles dans chaque département pour les collèges et dans chaque région pour les lycées, même si l’Etat leur a débloqué des subventions à hauteur de 5 millions d’euros.

Au plus tard, ce sera en 2022 que tous les collèges et lycées de France seront équipés de Windows XP” nous informe Martin Cheurpé.

D’ici là, la décision pour passer à un autre système d’exploitation aura sûrement déjà été prise …

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Littérature

Goncourt des lycéens : le jury lycéen ne lit pas les livres

GONCOURT DES LYCEENS – Le Goncourt des Lycéens 2016 vient d’être décerné à Gaël Faye, pour son livre intitulé “Petit Pays”. Nous avons décidé de pénétrer les coulisses du jury lycéen de ce prix. Et, sans surprise, nous avons découvert que les lycéens ne lisaient pas les livres présélectionnés !

Les lycéens du jury du prix "Goncourt des Lycéens" ne lisent pas les livres présélectionnés !
Les lycéens du jury du prix “Goncourt des Lycéens” ne lisent pas les livres présélectionnés !

Le Goncourt des Lycéens est un prix littéraire organisé par la Fnac et le ministère de l’Éducation Nationale avec un jury constitué d’environ 2 000 élèves de la seconde au BTS. Un lycéen, Karim K., qui était membre de ce jury l’année dernière nous dévoile les coulisses du choix du livre qui sera primé “Goncourt des Lycéens” :

“On reçoit une sélection de 12 livres qu’il faut lire en 2 mois. En vérité, on ne les lit pas : c’est bien connu que les jeunes ne lisent plus. De toute façon, on a des choses plus kiffantes à faire : baston, sexe, alcool, … YOLO ! Alors on lit vite fait le résumé de la 4ème de couverture de chaque boubouk et on regarde l’illustration de couverture pour se faire une idée. Puis on va sur Babelio pour lire les résumés et les critiques des autres, et voilà ! C’est fait ! On arrive en 1/2 heure à faire notre sélection !”

Ainsi, on constate bien que c’est une décision totalement hasardeuse qui permet d’élire le Goncourt des Lycéens. Toutefois, un important travail pédagogique est opéré afin d’écrire l’argumentaire permettant de défendre la sélection des livres :

“Après faut pas croire que c’est facile. On ne se contente pas de faire un choix rapide. Après avoir choisi nos livres préférés, on travaille avec le prof de français pour écrire un discours pseudo-argumenté avec des jolies phrases pompeuses pour faire genre ‘les lycéens ils réfléchissent et ils sont trop intelligents’ …. Izi ! Le pire, c’est que ceux qui nous écoutent ils y croient trop à notre baratin !” nous confie Karim, en riant.

 

Une professeur de lettres modernes dans un lycée de Strasbourg nous confie d’ailleurs que :

“Les lycéens n’ont pas le niveau pour comprendre les livres, alors qu’ils trichent pour cette sélection, ça ne me surprend pas !”

Les jeunes ont donc encore un long travail de culturation !