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Education aux médias et à l’information : fake news et désinformation

L’Education aux médias : c’est gratuit !

Inutile de demander à des associations ou entreprises qui facturent des prestations de venir dans vos établissements scolaires quand cela peut se faire gratuitement et de manière beaucoup plus pertinente !

Tous les enseignants (primaire, secondaire, supérieur) peuvent suivre des formations gratuites afin de mieux appréhender ce sujet et de pouvoir l’enseigner. Il peut aussi bien s’agir de modules en auto-formation que de formations locales ou académiques.

Tous les enseignants peuvent également faire appel aux antennes académiques du CLEMI. Les membres du CLEMI, tous enseignants, en plus d’assurer des formations, peuvent délivrer des conseils personnalisés pour mener à bien des projets d’éducation aux médias, dont les fake news. Et c’est gratuit !

Dans tous les établissements secondaires, les professeurs documentalistes sont des experts de l’EMI. Ils peuvent développer des séances ou séquences pédagogiques sur ce sujet. Les forums de prof-doc peuvent être utiles pour échanger à ce sujet notamment : http://www.profdoc.fr

Un enjeu citoyen majeur

L’Education aux Médias et à l’Information est une composante essentielle de la formation du citoyen, dès le plus jeune âge.

L’éducation aux fake news et à la désinformation est d’autant plus importante que les lecteurs non avertis accordent un énorme crédit aux fausses informations (dont ils contribuent à la propagation), alors que dans le même temps ils défient les médias traditionnels.

Méthodologie :

L’Education aux Médias et à l’Information, concernant les fake news notamment, doit accorder une place prédominante à la pratique des élèves / étudiants. Des ateliers de travail, seuls et/ou en groupe, sont à prévoir afin qu’ils puissent identifier la vaste problématique des fake news.

Echanges, débats et rencontres avec des professionnels (conscients des limites de leur métier et de la légitimité de certaines critiques) sont essentiels. La réflexion-débat des élèves / étudiants doit tenir une place centrale.

Thématiques qui peuvent être abordées (non exhaustives …)

1) Que sont les fake-news ?

Objectif : Connaître les différents types de fake news et plus généralement l’univers de la désinformation

2) Histoire des fake news

Objectif : Connaître l’histoire et l’évolution des fake news

Les fake news ne sont pas une nouveauté. Comment ont-elles évolué à travers le temps ?

3) Fake news : de l’humour à la manipulation

Objectif : Connaître les différents objectifs des différentes fake news

De l’humour potache à la manipulation de masse, il faut comprendre l’intention de l’auteur du message (divertir, faire réagir, manipuler, etc.) et comment il construit son message pour y parvenir.

4) Une nouvelle donne médiatique

Objectif : Cerner la nouvelle donne médiatique

Comment s’informe-t-on aujourd’hui ? (Différents médias, Réseaux sociaux, biais cognitif, fact-checking, buzz, etc.)

Qu’est-ce qu’un média ? Sont-ils tous neutres et indépendants ?

Qu’est-ce que le pluralisme des médias ? Qu’en est-il en France ?

5) Fake news et démocratie

Objectif : Interroger la notion de fake news vis-à-vis de la démocratie

De la satire garante de la démocratie, à la fake news qui la met en péril

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Glossaire Infaux / Désinfo

Ce lexique info-documentaire de l’infaux / désinformation / malinformation est un glossaire des principaux termes liés au vaste domaine des fake news. Il est plus généraliste que notre glossaire spécifique des différents types de fausses informations / fake news.

Astroturfing : Technique de propagande consistant à répandre de faux avis, commentaires ou témoignages de manière massive et souvent virale. L’astroturfing peut servir aussi bien à une propagande positive (vanter les mérites de quelqu’un/quelque chose) qu’à une propagande négative (cf. bashing).

Bashing : Dénigrement systématique des adversaires.

Biais de confirmation : Phénomène cognitif qui consiste à chercher à confirmer sa pensée initiale et/ou à croire davantage aux informations qui vont dans le sens de nos croyances.

Bidonnage : Terme médiatique définissant une information (article, reportage, enquête) totalement fausse, montée de toute pièce.

Bulle de filtres (ou Bulle de filtrage) : Concept développé par Eli Paliser critiquant le filtrage de l’information que nous recevons. L’information reçue serait biaisée à cause d’une part des algorithmes de personnalisation des moteurs de recherche et réseaux sociaux, et d’autre part de l’état d’isolement intellectuel et culturel dans lequel on se trouve.

Bullshit : Anglicisme désignant des propos fallacieux n’ayant pour seul but que de parvenir à imposer ses idées, à parvenir à une conclusion attendue.

Buzz : Information de faible intérêt (voire d’intérêt nul) dont le seul but est d’être partagée, commentée, likée. Il peut servir des intérêts positifs financiers (contenu putaclic) ou promotionnels (faire parler d’une personne, d’un produit, etc.) aussi bien que des intérêts négatifs dans le but de dénigrer quelqu’un ou quelque chose (bad buzz).

Canular (hoax (en)) : Un canular est une tromperie volontaire destinée à jouer avec la crédulité des gens, mais dont l’objectif reste de faire rire et/ou réagir. Il a pour but d’être dévoilé.

Complotisme (syn. conspirationnisme, théorie du complot) : Croyance qu’un ou plusieurs groupes de personnes agirait secrètement pour détenir ou conserver une forme absolue de pouvoir, n’hésitant pas à manipuler les faits… et à manipuler les gens par la tromperie, le mensonge. Dans ces théories, les politiques et les médias notamment sont perçus comme des ennemis qui contribueraient à cette vaste machination.

Débusquage (debunk (en)) : Consiste à démontrer, avec des preuves irréfutables, qu’une déclaration, un discours, une théorie, est fausse ou trompeuse. Le débusquage va plus loin que le fact-checking qui se contente de vérifier des faits.

Désinformation : Ensemble de techniques de communication visant à tromper volontairement des personnes ou l’opinion publique. Cette tromperie a pour but de protéger des intérêts ou d’influencer l’opinion publique.

Deep Fake (hypertrucage (fr)) : Technique de synthèse d’images qui permet de simuler des mouvements faciaux et de les transposer sur une personne-cible grâce à l’intelligence artificielle. Cette manipulation vidéo permet de créer des infox et des canulars malveillants (ex : faux discours d’un homme politique).

Economie de l’attention (syn. Temps de cerveau disponible) : Principe qui consiste à attirer l’attention d’un public hyper-sollicité, submergé de propositions, souvent gratuites, plus attrayantes les unes que les autres.

Effet boomerang (syn. Backfire effect) : Fait de rejeter systématiquement des preuves en contradiction avec ses croyances et/ou de se refermer sur sa croyance initiale malgré les preuves contraires (cf. théorie du complot).

EMI (Education aux Médias et à l’Information) : L’éducation aux médias et à l’information a pour but de développer des connaissances, compétences et attitudes permettant d’utiliser avec discernement les médias de manière critique, responsable et créative tant dans la vie quotidienne que professionnelle.

Fachosphère : Groupes d’extrême-droite antisémites, islamophobes, traditionnalistes ou complotistes qui diffusent des théories extrémistes et radicales tout en prônant la réinformation face aux médias traditionnels qui, selon eux, ne diraient pas la vérité.

Fact-Checking (vérification de faits (fr)) : Technique de vérification des faits et affirmations de personnes et sites web. Le fact-checking consiste à détecter et dénoncer les fake-news.

Faits alternatifs : Théorie qui stipule qu’on peut être en désaccord avec des faits concrets et que les faits ne sont pas forcément la Vérité. Il ne s’agit pas d’un mensonge mais d’une autre vision des faits.

Fake news (fausse nouvelle (fr)) : Une fake news est une information totalement fausse, destinée à manipuler ou déstabiliser. La traduction la plus proche serait “désinformation”. On distingue la fake news de propagande, la fake news complotiste et la fake news d’opinion. (Pour + de détails, consultez notre article “Différents types de fausses informations“).

Fermes à clics : A l’origine, il s’agit d’un ensemble de personnes payées pour générer des clics “naturels” sur des publicités. Depuis, les fermes à clics consistent à créer de faux profils de followers, de faux likes, de faux commentaires, etc. dans le but d’accroître la notoriété d’une personne.

Infobésité : Mot-valise contraction de information et obésité qui désigne la masse d’information à laquelle nous sommes perpétuellement soumis. Cette surinformation, dont énormément de mauvaise qualité, complexifie son traitement.

Infomédiaire : Mot-valise contraction de information et intermédiaire qui désigne les acteurs (moteurs de recherche, agrégateurs, réseaux sociaux, etc.) qui jouent le rôle d’intermédiaire entre l’information et les utilisateurs. Ils sont critiqués en raison des bulles de filtres qu’ils créent (réception biaisée de l’information).

Infotainment (infodivertissement (fr)) : Mot-valise qui désigne un média mêlant information et divertissement. L’avantage est son côté attrayant mais l’inconvénient est l’appauvrissement de l’information. L’infotainment est très utilisé dans l’économie de l’attention.

Infox : Terme officiellement reconnu en remplacement de l’anglicisme fake news. Toutefois, ce mot-valise contraction de information et intox, est plus restrictif puisqu’il désigne exclusivement les informations volontairement fausses et trompeuses.

Junk news : Fausses informations usant d’un véritable procédé de manipulation de l’opinion. Elles ont pour objectif la propagande et la diffusion de contenus politiques extrémistes, ultra-partisans et/ou conspirationnistes.

Malinformation (syn. mésinformation) : Information de mauvaise qualité

Malscience (syn. alterscience, junk science, fake science, anti-science, zapping scientifique) : Information scientifique de mauvaise qualité voire totalement biaisée à des fins de tromperie et de manipulation de l’opinion publique avec des sciences dites alternatives.

Piège à clic (syn. clickbaits, putaclic) : Contenu racoleur, très souvent avec des titres ultra incitatifs, dont le seul but est de générer du clic, dans un intérêt financier.

Post-vérité : Situation dans laquelle la réalité des faits et la véracité des propos sont secondaires, la priorité étant donnée aux émotions et aux opinions.

Propagande : Propagation intensive d’une opinion, d’une doctrine, d’une idée à l’aide d’un ensemble de techniques de persuasion voire de manipulation. Le but est d’influencer voire endoctriner un public-cible.

Registres comiques (satire, parodie, ironie, humour) : Les sites satiriques et parodiques sont des sites qui publient de fausses informations en usant du registre comique. Leur but est de faire rire et/ou réagir, à l’instar de la caricature.

Réinformation : Théorie très populaire dans les milieux d’extrême droite notamment, qui part du principe que les médias traditionnels (qu’ils qualifient de merdias) ne disent pas la vérité. Les sites de réinformation se veulent une alternative aux médias traditionnels, dans le but de propager les idées d’extrême droite.

Rumeur : Information non vérifiée qui ne s’appuie sur aucun élément concret et avéré, voire qui s’appuie sur des sources non fiables.

Trolls : Les trolls sont des internautes intervenant sur Internet dans le seul but de lancer des polémiques virulentes et provocatrices. Le débat est très peu argumenté.

Zététique : “Art du doute”. Refus de toute affirmation dogmatique.

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France : vers un Ministère de l’Information, contre les fake news

POLITIQUE – Contre les fake news qui empoisonnent la vie politique notamment, le Gouvernement projette la création d’un Ministère de l’Information destiné à prévenir, contrôler et réprimer toutes les fausses informations. Ce Ministère de l’Information sera créé “d’ici la fin du quinquennat”.

La France envisage la création d’un Ministère de l’Information anti fake-news d’ici 2022.

Les fake news consistent en des informations délibérément fausses ou truquées provenant d’un ou de plusieurs médias, d’un organisme ou d’un individu. Emmanuel Macron a déclaré avoir été victime de ces “fake news”, c’est-à-dire de campagnes de désinformation sur Internet, lors de la Présidentielle de 2017. Lors de ses voeux à la presse, début janvier 2018, il a déclaré vouloir légiférer contre ces fake news  :

“J’ai décidé que nous allions faire évoluer notre dispositif juridique pour protéger la vie démocratique de ces fausses nouvelles.
[…]
Je veux que cette loi s’applique dès les élections européennes de mai 2019” a-t-il déclaré.

Aussi, ce projet de loi a longuement été décrié, notamment du fait qu’il présente le risque d’une atteinte inédite à la liberté d’expression. En outre, certains avancent qu’une loi anti fake-news existe déjà ; en effet la la loi de 1881 sur la Liberté de la presse permet déjà de sanctionner la diffusion de fausses informations avec le délit de fausse nouvelle et le délit de diffamation.

Toutefois, le Gouvernement ne lâche pas l’affaire des fake news et préconise la création d’un “Ministère de l’Information”, comme on peut le lire sur un document officieux que nous nous sommes procuré :

“Le Ministère de l’Information vise à réformer et organiser la diffusion des informations aussi bien sur les médias dits ‘traditionnels ‘ (presse écrite, radio, télévision) que sur Internet.”

On constate que ce Ministère de l’Information, en plus de contrôler les fake news, entrera pleinement dans le cadrage de la réforme de l’Audiovisuel Public.

“L’avantage de créer un ministère de l’Information est de pouvoir organiser au mieux la diffusion de la vraie information.
En ce qui concerne les fausses nouvelles, cela nous permettra de réagir très vite en cas de problème. On pourra prévenir les problèmes et donner les moyens en faveur de la prévention et de l’éducation. Cela permettra également de développer un véritable arsenal législatif anti fake-news. Il n’y aura plus d’impunité pour les délinquants et criminels auteurs de fausses nouvelles” nous confie un homme politique proche du dossier, qui souhaite garder l’anonymat.

La mise en place du Ministère de l’Information est prévue “d’ici la fin du quinquennat, a priori à l’été 2021”.

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Les différentes formes de fausses infos / fake news

Une fausse info ou fausse nouvelle peut recouvrir de nombreuses acceptions différentes. Entre l’humour pur, la critique par la satire ou la parodie, le dénigrement et la manipulation, il est souvent difficile de comprendre ce qu’est une fake news. Nous allons vous aider à y voir plus clair.

1) Définition de fausse information ou fausse actualité

La fausse information, fausse actualité ou fausse nouvelle peut être appelée de manière générale intox, infox ou infaux et peut parfois également être appelée de manière plus précise fake news (fausse nouvelle), hoax (canular), rumeur, parodie, satire, etc.

De manière générale, quelle que soit l’acception donnée à la fausse information, une fausse nouvelle est volontairement créée par un individu ou un groupe d’individus identifiable(s) ou non, dans un but humoristique, commercial, idéologique ou manipulatoire.

La fausse information peut s’appuyer sur des événements vrais qui ont été détournés (caricature, parodie, satire, etc.) voire manipulés (vision parcellaire ou tronquée (décontextualisation), réinterprétation (sites dits de “réinformation”), etc.) comme elle peut être totalement inventée.

Dans tous les cas, une fausse information vise à tromper en copiant les codes d’une vraie information (écriture journalistique, QQQOCP, pyramide inversée, phrases d’accroche, titres incitatifs ou informatifs, phrases de relance, illustrations légendées, citation de sources plus ou moins fiables, etc.).

La fausse information semble vraie.

2) Les différentes formes des fausses informations

Les fausses informations peuvent être distingués selon leurs objectifs. Voici un tableau récapitulatif des différents types de fausses informations et de leur dangerosité.Bien que nous ayons essayé d’opérer une distinction nette entre ces différents types de fausses informations, il est à noter que les frontières sont très ténues.

Types de fausses informations Objectifs Définition Dangerosité
Fake News ou désinformation  MANIPULATION Une fake news est une information totalement fausse, destinée à manipuler ou déstabiliser. La traduction la plus juste serait “désinformation”.
Les Fake News créent (ou renforcent) la rumeur, dans la perspective de faire réagir et agir les personnes qui les lisent.
Elle vise plus particulièrement les personnalités et le monde politique.
ÉLEVÉE
▷ Fake News de propagande ENDOCTRINEMENT La fake news de propagande provient d’une autorité quelconque (Etat, lobby, religion, etc.).
Elle vise à endoctriner, à imposer une fausse vérité émanant de cette autorité.
ÉLEVÉE
▷ Fake News complotiste DÉSTABILISATION La fake news complotiste provient de personnes, groupes ou organismes qui se disent de “contre-pouvoir”.
Elle vise à faire croire que certaines autorités établies (gouvernements, multinationales, etc.) mentent volontairement sur des sujets graves, cachent de terribles secrets, fomentent de terribles projets, etc.
ÉLEVÉE
▷ Fake News d’opinion IMPOSER UNE IDEE La fake news d’opinion est une fausse information volontairement créée afin d’appuyer l’avis d’une personne ou d’un groupe de personnes. Il s’agit d’avancer des arguments fallacieux (s’appuyant souvent sur de fausses informations, de faux experts, etc.) destinés à imposer une idée. MOYENNE à ÉLEVÉE
Rumeur COMMERCIAL
OU DÉNIGREMENT
Les rumeurs consistent en de fausses informations concernant une personne ou un groupe de personnes, un événement ou un ensemble d’événements, etc. Il s’agit d’informations non vérifiées qui ne s’appuient sur aucun élément concret et avéré, voire qui s’appuient sur des sources non fiables. La rumeur peut aller jusqu’à du dénigrement (attaque de la réputation de quelqu’un), de la diffamation (allégation qui porte atteinte à l’honneur et à la considération d’une personne) ou de la calomnie (dénaturer sciemment quelque chose par de fausses interprétations).
Parmi les rumeurs, on retrouve certaines infos people (on se rapproche alors du buzz) et les légendes urbaines (rumeurs tenaces qui traversent les générations).
 MOYENNE
Buzz COMMERCIAL A l’instar des journaux people, les sites de buzz ou infos-scandales ont pour seul but de générer du trafic pour générer des revenus publicitaires (la “monétisation de clics”). Ils usent de titres incitatifs et truffent leurs textes de mots-clés stratégiques afin d’attirer les internautes.
Sa dangerosité relève quelque peu du contenu (qui alimente les rumeurs) mais surtout de son caractère viral (diffusion massive sur les réseaux sociaux).
FAIBLE à MOYENNE
(Propagation virale développant la rumeur)
 Canulars/Hoax  (S’)AMUSER Les canulars (en anglais “Hoax”), sont des fausses informations dont le but est de tromper ou de faire réagir. Cette farce vise à jouer avec la crédulité de ses destinataires. Les canulars ont une vocation généralement humoristique, même si certains canulars peuvent tendre vers la rumeur.
Les “Poissons d’Avril” sont des canulars.
FAIBLE
(Risque de transformation en  rumeur)
Satire FAIRE RÉAGIR La satire consiste en une fausse information humoristique qui se définit comme une critique moqueuse de son sujet (personnes, organisations, Etats, etc.). Elle a pour but de faire réagir en usant d’une provocation plus ou moins intense. NULLE
 Parodie  DIVERTIR La parodie consiste en une fausse information humoristique qui utilise le cadre, les personnages, le style et le fonctionnement d’une œuvre ou d’une institution pour s’en moquer. Elle a pour but de divertir. NULLE

Il convient de bien savoir ce dont on parle quand on aborde la notion de fake news. En effet, l’intention est essentielle à considérer lorsqu’on aborde cette notion. Cette intention peut être purement humoristique (blague, parodie, satire, canular, etc.), commerciale (buzz, rumeurs, etc.) ou peut viser à manipuler pour porter préjudice (fake news).
Ainsi, si certains jouent de la liberté d’expression pour diffuser de fausses informations, il convient de bien distinguer le bon grain de l’ivraie, c’est-à-dire la fausse information humoristique de la fausse information manipulatoire.
Une opinion ne s’impose pas. Elle doit se construire en toute connaissance de cause, c’est-à-dire avec une dissonance cognitive qui s’alimente d’informations multiples, provenant de sources divergentes fiables et véritables, où l’on distingue clairement l’objectif du subjectif.

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Loi / Justice

Fake news : les hommes politiques seront victimes de cette loi !

LEGISLATION – Emmanuel Macron part en guerre contre la désinformation après avoir annoncé devant la Presse, mercredi 3 janvier, son intention d’une loi contre les fake-news. Mais selon un expert en droit pénal “ce seront les politiques les premières victimes de cette loi”.

Loi contre les fake news : “Ce sont les politiques qui seront les premières victimes de cette loi !”

Lors de ses voeux à la Presse mercredi 3 janvier 2018, devant 500 journalistes rassemblés dans la salle des fêtes de l’Elysée, Emmanuel Macron a fait savoir qu’il partait en guerre contre les “fake news” en annonçant qu’un texte de loi allait être déposé pour lutter contre « ces bobards inventés pour salir les hommes politiques et la démocratie ».

Cette loi contre les fake news vise donc à contrer la désinformation et la manipulation de l’opinion publique, notamment lors des périodes électorales. l’enjeu consiste à protéger la vie démocratique, menacée par des groupes d’influence qui exercent sur les réseaux sociaux.

Ainsi, cette loi anti “fake-news” permettrait  :

  • en cas de diffusion de fausse information, de saisir en référé un juge pour décider de la suppression du contenu incriminé ;
  • d’offrir au Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) plus de pouvoirs « pour lutter contre toute tentative de déstabilisation par des services de télévision contrôlés ou influencés par des Etats étrangers » ;
  • d’imposer des obligations de transparence à tous les diffuseurs de contenus sponsorisés, afin de rendre publique l’identité des annonceurs et de ceux qui les contrôlent, mais aussi de limiter les montants consacrés à ces contenus .

Cette annonce fait suite à la proposition de loi déposée le 22 mars 2017 au Sénat par la sénatrice Nathalie Goulet, qui vise à définir et sanctionner ces “fake news” en introduisant dans le code pénal un nouvel article 226-12-1 qui serait :

Art. 226-12-1. – La mise à disposition du public par voie numérique par édition, diffusion, reproduction, référencement ou par quelque moyen que ce soit, de nouvelles fausses non accompagnées des réserves nécessaires est punie d’un an d’emprisonnement avec sursis et de 15 000 € d’amende lorsque la publication est de nature à tromper et influencer directement le public à agir en conséquence et que sa mise à disposition a été faite de mauvaise foi. La nouvelle est l’annonce de faits précis et circonstanciés, actuels ou passés faite à un public qui n’en a pas encore connaissance
[…]”.

Mais cette loi contre les fake news pourrait avoir des effets pervers ainsi que nous l’explique Jean-Dominique Deperthuis, expert en droit pénal :

“Si une telle loi venait à être publiée, les premières victimes seraient les femmes et hommes politiques eux-mêmes. En effet, leurs discours sont truffés de fausses informations, dites sciemment ou non. Ainsi, si une telle loi était votée, chaque femme ou homme politique pourrait se voir condamner pour diffusion de fausses informations.”

Ainsi, le fact-checking (vérification des faits) effectué par de nombreux journalistes et citoyens, permettrait de mettre en avant toutes les fausses informations dites par les politiques tant à l’encontre de leurs adversaires que celles qu’ils exploitent pour argumenter en leur faveur. Ils pourraient ainsi être très clairement condamnés, même si la loi vise plus particulièrement les réseaux d’influence et de désinformation comme l’explique J-D Deperthuis :

“La loi contre les fake-news a pour objectif d’être une loi contre les lobbies et influenceurs malintentionnés, qu’ils soient français ou étrangers. Toutefois, si une loi est votée, elle concernera tout le monde, y compris les politiques. Il n’y aura pas 2 poids-2 mesures : tout le monde sera concerné par la loi et chaque fake-newser, qui qu’il soit, individuel ou groupe, devra y répondre devant la justice .”

Ainsi, si une loi contre les fake-news venait à être promulguée, il y aurait de forts risques que les politiques en soient les premières victimes …

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Fakosphère : attention aux fake news !

1) Ne pas mélanger fake news et informations parodiques / satiriques !

Fakosphère : attention aux fake news qui se répandent pour imposer des idées voire une idéologie !

La fakosphère est le nom donné aux personnes, organismes, institutions qui colportent des fake news, c’est-à-dire des fausses informations destinées à manipuler l’opinion. En effet, les fake news ou fausses informations, consistent en des canulars diffusés délibérément dans l’intention d‘induire en erreur dans le but d’obtenir un avantage financier ou politique. 

Les informations parodiques et satiriques quant à elles sont des fausses informations destinées à amuser / divertir ou faire réfléchir. Les informations parodiques et satiriques s’assument en tant que telles (il est clairement indiqué que les informations sont fausses et diffusées dans un but humoristique).

> Pour + d’informations sur cette distinction entre fake news et informations parodiques / satiriques, vous pouvez lire notre article “Différences entre infaux humoristiques et désinformations ou infos complotistes“.

2) La fakosphère : des modes d’action manipulatoires

Comme nous l’avons vu, la fakosphère a pour mission d’induire volontairement en erreur. Elle manipule pour obtenir des avantages financiers ou politiques.

Cette fakosphère consiste en un groupe qui officie généralement de manière massive, à un moment donné (choisi stratégiquement), afin de propager des rumeurs. La fakosphère officie énormément sur les réseaux sociaux, où l’information se diffuse de manière virale, instantanée, massive, sans vérification. Pour que l’information paraisse vraie et se propage d’autant plus aisément, les membres de la fakosphère n’hésitent pas à diffuser simultanément depuis plusieurs fakes sources différentes. Ainsi, l’information réelle qui pourrait démentir ces fakes news est noyée. Grâce aux réseaux sociaux, les messages de la fakosphère connaissent une chambre d’écho (situation dans laquelle l’information, les idées, ou les croyances sont amplifiées ou renforcées par la communication et la répétition dans un système défini) exceptionnelle.

Et le lecteur, qui voit plusieurs sources fakes qui confirment la même chose, est plus facilement tenté de croire à ces fakes news.

En outre, la fakosphère s’appuie énormément sur la mécanique des complots, laissant croire au lecteur qu’on lui ment, que les médias lui cachent la vérité.

3) La fakosphère n’informe pas, elle impose ses opinions

La fakosphère est un groupe qui manipule dans le but d’imposer ses opinions. En aucun cas elle n’informe. Pour étayer sa stratégie, elle peut s’appuyer sur des faits réels, mais qu’elle décontextualise et/ou pour lesquels elle n’offre qu’un regard partiel volontairement biaisé.

Ainsi, via ces techniques de manipulation de masse, elle tente d’imposer ses opinions et/ou de déstabiliser une personne, un groupe, un parti politique voire un état.

4) La fakosphère politique et l’ère post-vérité (ou ère post-factuelle)

La fakosphère est très présente dans l’univers politique. Cette fakosphère politique s’appuie sur les nouvelles interactions entre les politiques et les médias, avec notamment les réseaux sociaux qui permettent à tout un chacun de s’exprimer simplement, sans passer par le filtre de vérification des informations des journalistes. Ainsi, la fakosphère joue énormément de l‘ère post-vérité, c’est-à-dire de cette culture politique où les débats sont orientés non pas vers des faits, mais vers l’émotion, en présentant subtilement des opinions personnelles comme des éléments factuels. Or, on sait très bien que l’intelligence consiste à ne pas se limiter à une émotion subjective, mais qu’elle doit laisser place à une véritable réflexion objective. En clair, la fakosphère impose la logique que la vérité factuelle n’a plus d’importance.

5) Pourquoi la fakosphère connaît-elle un tel succès ?

La fakosphère connaît un véritable succès à cause tout d’abord du contexte médiatique actuel. En effet, les médias connaissent une crise profonde dont joue la fakosphère pour soi-disant “réinformer“.

En outre, la fakosphère s’appuie sur la méfiance qu’ont les personnes envers les médias. Ils renforcent d’ailleurs cette méfiance, en décrédibilisant les médias et les journalistes, pour mieux propager leurs idées ou idéologies en les martelant comme des faits.

6) Comment agir contre la fakosphère ?

Agir contre la fakosphère consiste tout d’abord à ne pas se laisser piéger soi-même. Pour cela, il faut toujours identifier l’auteur de l’information et son intention.

Ensuite, il ne faut en aucun cas diffuser ce genre d’informations, même pour les dénoncer, puisque cela n’a pour effet que de répandre cette rumeur.

Il ne faut pas non plus oublier de signaler les auteurs de ces fake news. En effet, bien souvent les auteurs de fakes news sont passibles de condamnations pour dénigrement, diffamation, déstabilisation de campagne électorale, etc.

Les fakes news sont de fausses informations destinées à manipuler l’opinion. Dangereuses, elles peuvent contribuer à déstabiliser une personne, un groupe, un parti voire un Etat. C’est pourquoi il convient de lutter contre les auteurs de ces fakes news avant que la fakosphère ne devienne un terreau pour des personnes ou groupes de plus en plus malintentionnés …