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Confinement : 92% des parents se rendent compte que ce ne sont pas les profs le problème !

CONFINEMENT / ETUDE SOCIOLOGIQUE / COMPORTEMENT ENFANTS – Avec le confinement, les parents se retrouvent tout le temps avec leurs enfants. L’occasion de découvrir qui ils sont vraiment …

Avec le confinement, les parents découvrent qui est réellement leur enfant …

Le confinement est une période inédite où parents et enfants se retrouvent ensemble 100% du temps ou presque. Il est l’occasion pour chacun de se redécouvrir. Il est surtout l’occasion pour les parents de découvrir qui est réellement leur enfant au quotidien, et non celui qu’il feint être lorsqu’il rentre chez lui le soir, ou le week-end et durant les vacances.

Ainsi, une étude de l’Institut d’Etudes Sociologiques (IES) de Paris montre que grâce au confinement, 92% des parents ont découvert qui était réellement leur enfant. Voici notamment quelques témoignages recueillis dans le cadre de cette enquête :

En passant 100% du temps avec Kevin et en l’aidant dans les cours à la maison, je me suis rendu compte que non seulement il était fainéant mais en plus qu’il ne cessait de répondre avec insolence, à moi son propre père ! (Patrick, père de Kevin en classe de 5ème)

Je croyais toujours Malaury lorsqu’elle me disait que le prof ne l’aimait pas et que c’était pour cela qu’il l’avait sanctionnée. Mais en fait, je me suis rendu compte que ma gosse était une vraie “petite conne” ! (sic) (Natacha, mère de Malaury en classe de 2nde)

J’ai remarqué, en l’aidant à faire ses devoirs sur l’ENT et sur “Ma Classe à la Maison” du CNED, que Ulysse ne comprenait vraiment rien. Et que même en lui expliquant à de multiples reprises, il n’arrivait pas à comprendre. Moi qui croyait que c’étaient les profs qui étaient mauvais, je remets désormais grandement en question les capacités mentales de Ulysse ! (Liza, mère de Ulysse en classe de 3ème)

Nous avons présenté les résultats de cette étude sur un célèbre forum d’enseignants. Unanimement, selon eux, cette prise de conscience est salvatrice :

Il aura fallu attendre le confinement pour que les parents se rendent compte que c’était leur enfant le problème ! Si enfin on pouvait nous laisser en paix et ne pas toujours contester ce qu’on fait ou défendre corps et âme leur enfant. (Sonia, professeure d’anglais)

Enfin notre profession ne va plus être dévalorisée ! Enfin, peut-être, bénéficiera-t-on d’un peu de reconnaissance ? (Romain, professeur agrégé d’Histoire-Géographie-EMC)

Certains parents se rendent enfin compte que leur enfant a un comportement insupportable. Et encore, non seulement c’est leur enfant mais en plus il est tout seul à la maison. Imaginez lorsqu’on en a 30 comme ça ! J’espère que cela éveille pleinement leur conscience ! (David, professeur d’EPS)

Les enfants au comportement le plus déplorable ont des parents les plus contestataires. Je pense que le confinement les aura bien calmés, à moins qu’ils ne se soient déjà entre-tués ! (Corinne,professeure d’arts plastiques)

92%. Une prise de conscience massive que le problème dans l’Education Nationale, ce ne sont pas les profs. Mais bien l’éducation de base prodiguée par certains parents …

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Les enseignants autorisés à travailler durant les vacances pour financer leur retraite ?

RÉFORME DES RETRAITES / ENSEIGNANTS – Les enseignants, grands perdants de la réforme des Retraites, seront-ils autorisés à travailler durant leurs vacances afin de financer leur retraite et ainsi conserver les mêmes droits qu’actuellement ? C’est le projet défendu par le Groupe de Réflexion sur la Réforme des Retraites.

“Les enseignants n’ont qu’à travailler durant leurs vacances pour financer leur retraite !”
(Y. Hage, porte-parole du Groupe de Réflexion sur la Réforme des Retraites)

Dans la réforme des retraites, il y a beaucoup de perdants, dont les enseignants qui risquent de voir leur pension diminuée d’au moins 1/3. En effet, le calcul de la retraite sur toute une vie professionnelle au lieu des 6 derniers mois leur est hautement préjudiciable, d’autant plus que leur salaire est en berne depuis le gel du point d’indice ( cela fait maintenant 9 ans qu’elle n’a pas évolué nettement) et la réforme des inspections (désormais, la cadence d’avancement est la même pour tous, sauf lors du passage aux 7ème et 9ème échelons au sein de la classe normale et lors de chaque changement de grade).

Face à ce mécontentement massif des enseignants (la moitié d’entre eux a déjà fait grève dans le cadre de cette réforme), le Groupe de Réflexion sur la Réforme des Retraites réfléchit à des solutions pratiques afin que ces derniers ne soient pas autant lésés. Il propose ainsi que les enseignants travaillent durant leurs vacances scolaires :

Jusqu’à maintenant, la loi du 20 avril 2016 sur le cumul d’activités était stricte : interdit pour les fonctionnaires de cumuler leur emploi avec un autre, sauf quelques exceptions dûment désignées. Aussi, nous réfléchissons à la possibilité pour les enseignants de contourner cette loi.

Yannick Hage, porte-parole du Groupe de Réflexion sur la Réforme des Retraites.

L’objectif est de permettre aux enseignants, non pas de toucher un salaire complémentaire, mais de recevoir de l’argent qui contribuera directement à leur retraite :

Ce cumul d’activités autorisé pour les enseignants leur permettra de recevoir de l’argent qui partira directement dans leur cagnotte de retraite. C’est-à-dire que l’activité accessoire ne leur rapportera pas d’argent sur leur compte bancaire directement, mais partira dans leur caisse de retraite personnelle. En d’autres termes, ils toucheront le salaire de leur activité complémentaire comme rente de retraite. Plus ils travailleront, plus ils toucheront une retraite conséquente, il n’y aura aucun plafond !

Grâce à ce système, les enseignants obtiendront une retraite pouvant être très confortable :

Les enseignants ont la chance d’être toujours en vacances. Alors, s’ils travaillent durant celles-ci, il est normal qu’ils bénéficient d’une retraite confortable. Quant à ceux qui ne vont rien faire de leurs vacances, tant pis pour eux, ils ne méritent pas une retraite confortable.

Les enseignants soutiendront-ils ce projet afin de s’assurer une retraite décente ?

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Réforme de l’Education Nationale : “C’est à l’Ecole d’éduquer les enfants, plus aux parents !”

EDUCATION NATIONALE / REFORME – Une importante réforme systémique de l’Education Nationale est en cours. Objectif : que l’Ecole puisse s’occuper des enfants 24h/24, 7j/7, y compris durant les vacances scolaires.

Petra Godji, chef de projet de la Réforme systémique de l’Education Nationale : “Quelle que soit l’heure du jour ou de la nuit, les parents doivent pouvoir nous déposer leur enfant afin qu’on s’en occupe. Ils ont le droit de nous demander ce qu’ils veulent pour leur enfant.”

La rentrée 2019 marque de nombreux changements dans l’Education Nationale. En plus de la réforme du bac et de la baisse des effectifs de CP/CE1 en REP/REP+ notamment, on constate une prise en charge accrue des élèves avec l’instruction obligatoire dès 3 ans et des petits-déjeuners offerts aux enfants les plus défavorisés de France.

A terme, la réforme de l’Education Nationale veut tendre vers une prise en charge des enfants de 3 à 16 ans (durée de la scolarité obligatoire), à la demande des parents, 24h/24 et 7j/7. Charge sera donnée à l’Ecole de gérer jusqu’à l’intégralité de l’éducation de l’enfant, bien au-delà de la simple instruction : “On ne s’appelle pas Education Nationale pour rien !” s’exclame Petra Godji, chef de projet de la Réforme systémique de l’Education Nationale.

L’Education Nationale prend de plus en plus en charge l’éducation des enfants, ce qui était jusqu’à maintenant le rôle des parents.

Il nous semble indispensable de poursuivre dans cette voie et que l’éducation globale de l’enfant soit désormais confiée à l’Etat, par le biais des enseignants. C’est à l’Ecole d’éduquer les enfants, plus aux parents !

De plus, l’Education Nationale est un service public. Il faut donc être au service des parents. Ainsi, quelle que soit l’heure du jour ou de la nuit, les parents doivent pouvoir nous déposer leur enfant afin qu’on s’en occupe. Ils ont le droit de nous demander ce qu’ils veulent pour leur enfant. Charge aux enseignants de répondre à cette demande, faute de quoi ils seront sanctionnés.

P. Godji

Concrètement, de nombreux changements sont envisagés pour tous les acteurs du système éducatif :

  • Les enseignants seront obligés de travailler au choix, en plus de leur temps actuel de travail :
    • 10 nuits (ou 4 nuits le week-end) hors vacances scolaires ;
    • ou 10 jours (ou 4 jours de week-end) durant les vacances scolaires ;
    • ou 5 nuits (ou 2 nuits de week-end) durant les vacances scolaires ;
    • cela dans le but de s’occuper des enfants dont les parents ne voudront/pourront pas s’occuper. Ainsi, les écoles et collèges seront tous ouverts 24h/24, 7j/7.
  • Les établissements scolaires devront pouvoir assurer tous les repas nécessaires aux enfants : petit-déjeuner, déjeuner, goûter, dîner. Ils devront également assurer le meilleur accueil (confort, bien-être, jeux, etc.) pour le bon épanouissement des enfants.
  • L’Education Nationale se chargera d’assurer toute l’éducation de l’enfant. Les parents apporteront une éducation complémentaire, s’ils le souhaitent.
  • Les parents pourront donner une lettre de mission aux enseignants en charge de s’occuper de leur enfant.

Grâce à cette réforme, les parents n’auront plus à s’occuper de leurs enfants, mais ils auront bien évidemment leur mot à dire :

Nous envisageons un système de notation des professeurs par les parents et les enfants, afin de déterminer qui sont les enseignants les moins performants pour les sanctionner mais aussi féliciter les meilleurs d’entre eux.

Nous savons depuis très longtemps que si un enfant a un mauvais comportement, c’est de la faute des enseignants. D’où l’intérêt d’identifier les mauvais enseignants et de les sanctionner.

P. Godji

La réforme, qui se met en place progressivement, devrait être pleinement effective en 2029. Chaque enfant de 3 à 16 ans pourra ainsi être pris en charge autant de temps et quand les parents le souhaitent, et ce, 24h/24 et 7j/7.

Les enseignants, en tant que prestataires, devront quant à eux répondre aux exigences des parents.

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Les distributeurs de boissons alcoolisées autorisés dans les salles des profs

ALCOOL – Après plusieurs mois de négociations, l’Assoc. Enseignante, syndicat majoritaire des enseignants du Primaire au Supérieur, vient d’obtenir l’autorisation des distributeurs de boissons alcoolisées dans les salles des professeurs des établissements scolaires.

Suite à de nombreuses demandes d’enseignants, l’Assoc. enseignante est parvenue à négocier l’autorisation des distributeurs de boissons alcoolisées pour les enseignants dans les établissements scolaires

La distribution d’alcool au sein des établissements scolaires était jusqu’alors très limitée pour les personnels, ainsi que le stipule le code du travail dans son article R4228-20 :

Aucune boisson alcoolisée autre que le vin, la bière, le cidre et le poiré n’est autorisée sur le lieu de travail.
Suite à de très nombreuses demandes d’enseignants, l’Assoc. Enseignante – syndicat majoritaire des enseignants -, a négocié afin de permettre aux personnels de consommer de l’alcool facilement sur leur lieu de travail, comme nous l’explique Abel Myrrhe, représentant de l’Assoc. Enseignante en Lorraine :
“Certains enseignants expriment depuis très longtemps le besoin de consommer de l’alcool sur leur lieu de travail. Il leur est en effet très difficile de tenir leur journée de travail sans avoir accès à de l’alcool. Bon nombre d’enseignants étaient jusqu’alors obligés de quitter l’établissement scolaire pour aller consommer de l’alcool dans les bars.
Alors, dans nos négociations, on a insisté sur l’intérêt de proposer de l’alcool directement dans l’établissement scolaire. Ainsi, les enseignants sont beaucoup plus disponibles et restent plus volontiers dans l’établissement scolaire”.
Grâce à cette négociation, des distributeurs de boissons alcoolisées vont être installés dans les salles des professeurs :
“Nous avons déjà de très nombreuses demandes de vendeurs de boissons alcoolisées qui se précipitent pour mettre en place leurs distributeurs dans les salle des profs. Ils ont compris l’énorme opportunité que représente la consommation d’alcool dans les établissements scolaires par les personnels” nous explique A. Myrrhe
L’assoc. enseignante négocie désormais pour la création de véritables bars dans les salles des profs
“afin de proposer des cocktails détente aux personnels enseignants”.
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En moyenne 68,7 % des enseignants ne savent pas pourquoi ils font grève

EDUCATION – Alors que les syndicats enseignants appellent régulièrement à la grève plusieurs fois dans l’année scolaire, une étude menée par l’institut de sondage IS-Trend démontre qu’en moyenne 68,7% des enseignants qui font grève ne savent pas pourquoi !

Lors des grèves enseignantes, plus des 2/3 des enseignants grévistes ne connaissent pas la raison du mouvement de grève qu'ils suivent ! (Photo : T. Bresson)
Plus des 2/3 des enseignants grévistes ne connaissent pas la raison du mouvement de grève qu’ils suivent ! (Photo : T. Bresson)

Alors que de nombreuses grèves enseignantes ont ponctué les années scolaires précédentes et qu’une nouvelle grève est d’ores et déjà prévue pour le 8 septembre, une étude de l’institut de sondage IS-Trend démontre qu’en général plus des 2/3 des enseignants ne savent pas pourquoi ils font grève.

Béatrice Culca, responsable de l’étude nous explique la méthode qui a été mise en place :

“Nous avons interrogé une centaine d’enseignants déclarés grévistes pour chaque grève qui a eu lieu durant l’année scolaire 2015-2016, en établissant bien évidemment un ‘panel représentatif’. Il est à noter que par enseignants grévistes, nous entendons aussi bien ceux qui manifestent que ceux qui font grève mais qui ne manifestent pas. Pour cela, nous avons recueilli les données publiques des enseignants grévistes auprès du Ministère, puis nous les avons contactés par téléphone. On leur a posé la question ‘Savez-vous pourquoi vous êtes en grève ?’. On a comparé leurs réponses aux revendications des syndicats.

Entre ceux qui n’ont pas su répondre et ceux qui ont donné des réponses fausses ou très incomplètes, nous sommes arrivés à la moyenne, toutes grèves confondues, que 68,7% des grévistes enseignants ne  connaissaient pas la raison de la grève qu’ils suivaient.”

Une enseignante syndiquée auprès du SG-EG Nord, Véronique Latienne, n’est pas étonnée par cette statistique :

“Il est déplorable que les enseignants grévistes ne connaissent pas la raison du mouvement de grève qu’ils suivent. Toutefois, cela n’est pas surprenant : la plupart des enseignants suivent n’importe quel mouvement de grève pour ne pas aller travailler car ils sont à bout psychologiquement. Très peu nombreux sont ceux qui considèrent les grèves comme des jours de RTT. Dans tous les cas, il ne faut pas oublier que les enseignants ne sont pas payés quand ils font grève, ce qui est tout bénéf’ pour l’Etat !”

Ainsi, la grève serait-elle un besoin pour des enseignants à bout ? Et les revendications syndicales ne serviraient-elles que de prétexte ?

Enfin, cette statistique interroge sur la confiance que les enseignants accordent à leurs syndicats …

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L’Assoc Enseignante réclame les mêmes avantages que dans le privé

EDUCATION – A l’aube de la Rentrée Scolaire 2016-2017, l’Assoc. Enseignante est déjà sur le pied de guerre. Elle réclame que les enseignants disposent des mêmes avantages que les salariés du privé.

Martine Galle, représentante "Assoc Enseignante" en Ile-de-France : "Nous revendiquons les mêmes droits que les salariés du privé !"
Martine Galle, représentante “Assoc Enseignante” en Ile-de-France : “Nous revendiquons les mêmes droits que les salariés du privé !”

Le 29 août, l’Assoc. Enseignante a publié un communiqué faisant état de nombreuses revendications avec comme ligne directrice :

“Egalité totale entre les enseignants et les salariés du privé”

Pour cela, l’Assoc. Enseignante fait savoir :

“[Qu’elle] s’insurge contre les nombreux avantages dont disposent les salariés du privé par rapport aux enseignants et aux fonctionnaires en général”.

C’est pourquoi elle émet les revendications suivantes :

“[…] L’Assoc. enseignante demande :

– Une justice prud’hommale avec un collège d’enseignants et un collège d’équipe de direction ;

– Le droit à des jours de RTT qui puissent être posés à la guise des enseignants (nombreuses Heures Supplémentaires) ;

– Le paiement effectif des heure supplémentaires (eu égard aux nombreuses heures supplémentaires non rémunérées) ;

– La fourniture de tickets restaurants et chèques-vacances ;

– Une revalorisation salariale pour atteindre un niveau égal à celui des salariés du privé ;

– Une évolution salariale identique à celle du privé ;

– Un 13ème mois ou équivalent ;

– De véritables perspectives d’évolution de carrière, pour chaque enseignant ;

– Bénéficier d’un Comité d’Entreprise ;

– Bénéficier d’une force syndicale identique à celle du privé”.

Au-delà de cet alignement sur le privé, l’Assoc. Enseignante formule d’autres demandes spécifiques :

“Le métier enseignant est très prenant et psychologiquement usant. A ce titre nous réclamons :

– Un soutien psychologique gratuit et hebdomadaire au sein même de chaque structure scolaire

– Un secrétariat globalisé pour gérer tous les rendez-vous avec les parents et les diverses réunions”

Martine Galle, représentante “Assoc Enseignante” en Ile-de-France, que nous avons rencontrée, tenait à faire passer le message suivant aux médias et à ceux qui les regardent/écoutent :

“Merci d’éviter de colporter une image aussi négative des enseignants dans les médias. Aucune revendication, aucune manifestation n’est prise au sérieux et l’opinion publique a une image très négative des enseignants. Si nous ne cessons pas de nous plaindre, c’est parce que notre situation est très dégradée et qu’elle ne s’améliore jamais, voire parfois se détériore !”

L’Assoc. Enseignante sera-t-elle écoutée ?

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L’Assoc enseignante : une plainte pour cause d’ “ennui”

MONDE ENSEIGNANT – L’association Assoc Enseignante veut déposer plainte. Cette plainte soulève un problème qui couve dans le corps enseignant depuis plusieurs années déjà :rien n’est fait contre l’ennui des enseignants durant les vacances, ce qui peut entraîner de graves problèmes chez certains de ces professionnels.

Malaise vacances
Les vacances scolaires : le grand malaise des enseignants !

L’association Assoc Enseignante veut déposer une plainte assez surprenante. En effet, depuis plusieurs années couve un problème honteux mais très important dans le corps enseignant : ceux-ci s’ennuieraient du fait qu’ils ont trop de vacances.

Abel Myrrhe, représentant de l’Assoc Enseignante en Lorraine nous explique l’origine de cette plainte :

“Lorsqu’on parle du corps enseignant, on aborde très souvent le thème des vacances omniprésentes. Toutefois, ce nombre important de semaines de vacances n’est pas sans cacher un problème très prégnant qui touche la majorité des enseignants : un ennui, parfois profond. Il y a même des enseignants qui nous contactent pour des problèmes de dépression dus à cela ! On est restés trop longtemps sans rien faire, il nous fallait agir.”

En effet, l’Assoc Enseignante a calculé l’ensemble des problèmes de santé dus directement à des vacances trop fréquentes : en tout, lors des vacances d’été 2014, ce sont 15.666 cas qui ont été officiellement dénombrés. Ces cas vont de la légère déprime à de graves dépressions.

Abel Myrrhe ajoute :

“Les enseignants sont les grands oubliés de la Fonction Publique. Quand ils sont vacances, ils n’existent plus. Or, certains vivent difficilement voire très difficilement ces congés payés. Ils n’ont pas été préparés à cela !

Et sur les 15.666 cas recensés, il ne faut pas oublier tous ceux qui ne sont pas allés voir un médecin. On peut ainsi en dénombrer au moins le double !”

Rachid Wilda, porte-parole de l’Assoc Enseignante, préconise de revoir la formation des enseignants :

“Dans les ESPE, on forme les enseignants à devenir professeur. Mais on oublie de les former à gérer leur temps de travail et leur temps de loisir. En effet, le métier d’enseignant ne se calcule pas par le nombre d’heures en présentiel devant élèves, mais dans un ensemble de préparation, correction, réunions, création et développement de projets, etc.

Outre ce temps de travail, il faut aussi préparer les enseignants au fait qu’ils auront de nombreuses semaines de vacances. Il faut leur apprendre à s’organiser pour profiter pleinement de ces congés payés.”

Fanny Lépit, enseignante néo-titulaire (elle vient de finir sa première année en tant que titulaire), nous confie son embarras face à ces premières grandes vacances en tant qu’enseignante :

“Il est vrai que je suis particulièrement déstabilisée. Autant j’avais énormément de travail durant les vacances qui ont parsemé l’année écoulée, autant là, avec les grandes vacances, je ne sais pas trop quoi faire. Je dois même avouer que je culpabilise un peu. Comment est-ce possible, tout en étant payé, de profiter de 2 mois de vacances, où on n’a de comptes à rendre à personne ?

J’ai encore l’impression d’être une étudiante … mais le salaire en plus et sans job d’été !”

On comprend donc bien le malaise des enseignants. Toute notre équipe de journalistes compatit pleinement (nous, on a la chance de travailler !). Espérons qu’on daigne écouter ce corps mal-aimé pour lui proposer des mesures satisfaisantes, comme, pourquoi pas, des vacances organisées (tous frais payés) …

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Pas de visite médicale obligatoire pour les profs : les raisons

SANTE – Les professeurs de l’Education Nationale n’ont pas de visite médicale obligatoire. Officiellement pour des raisons de recrutement de médecins, il s’agirait en fait d’une solution pour éviter la mise en arrêt maladie d’au moins 13% des professeurs en activité !

Visite médicale des enseignants
Michèle Bouboule : “S’il n’y a pas de visite préventive chez les enseignants, c’est pour éviter qu’ils ne soient pour une grande majorité en arrêt maladie !”

Les enseignants de l’Education Nationale n’ont pas de visite médicale obligatoire autre que celle de l’entrée dans le métier. En effet, il y a beaucoup trop peu de médecins du travail pour ces fonctionnaires. Ils ne travaillent alors qu’à la demande des personnels qui souhaitent avoir une visite.

Mais au-delà de cet aspect purement technique, la véritable raison de l’absence de visite médicale tiendrait au fait que les arrêts maladie prononcés seraient trop nombreux, nous confie Michèle Bouboule, infirmière à la médecine préventive dans la région de Limoges :

“Pour avoir vu de nombreux enseignants et d’après les statistiques, il serait très malvenu de procéder à des visites préventives systématiques chez les enseignants. Selon une étude de chercheurs Niçois, 13% d’entre eux sont en état de déprime, 25% sont en limite de burn-out et 38% ont développé un état de stress permanent. Pour les 24% restants, la moitié a développé diverses pathologies. Ainsi, si on leur faisait une visite préventive, on devrait mettre en arrêt maladie au moins 13% d’entre eux pour une durée plus ou moins longue et au moins 50% d’entre eux pour un arrêt temporaire de 1 à 3 jours. Autant dire que les écoles, collèges et lycées seraient vidés !”

Ainsi, la véritable raison de cette absence de visites médicales tiendrait aux nombreuses maladies et pathologies qui touchent quasiment tous les enseignants. De fait, les établissements scolaires seraient vidés quotidiennement d’une grande part des personnels.

Michèle Bouboule complète :

“Constater que toutes ces pathologies voire maladies ont été développées dans l’exercice du métier d’enseignant serait dramatique. Déjà que le métier ne fait plus rêver, je vous laisse imaginer les conséquences !”

Nous avons interrogé Stéphane Durand, professeur d’EPS dans un lycée de Tours :

“L’absence de visite médicale ? C’est pas un souci. Il suffit de bien s’échauffer et tout va bien. Après, y aura toujours des grincheux chez mes collègues pour se plaindre de bobos, de ras-le-bol ou autres. Mais c’est juste des chochottes. S’ils faisaient du sport, ils n’auraient pas tous ces problèmes. Donc les visites médicales sont bien inutiles ! Qu’ils conservent l’argent de l’Etat pour acheter du matériel sportif.”

Mais Sylviane Hurbi, professeure de SVT dans un collège parisien ne partage pas le même avis :

“La visite médicale est indispensable, à plus forte raison pour des personnels côtoyant quotidiennement de nombreux enfants et jeunes.”

Michèle Bouboule a toutefois une solution pour résoudre ce problème :

“Il faudrait mettre les visites préventives au début des vacances scolaires. Ainsi, on pourrait prononcer des arrêts maladie durant les vacances scolaires. Pas d’absence et problèmes résolus !”

Les enseignants, un corps (en forme ?) à part de l’Etat ?

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Une étude montre que les enseignants travaillent vraiment !

ETUDE – Une étude française conjointe de l’INSEE et du laboratoire de Sciences Humaines et Sociales du CNRS vient faire une révélation surprenante. Les enseignants sont de vrais travailleurs … Ils travailleraient entre 12 et 15 heures par semaine!

Temps de travail enseignant
Les enseignants travaillent plus qu’on ne le croit : leur temps de travail effectif est de 12 à 15 heures par semaine !
(Credit : Filip Pticek)

 

L’INSEE et le CNRS, via son laboratoire de Sciences Humaines et Sociales, viennent de sortir une étude conjointe choc. En effet, les enseignants français ne seraient pas des fainéants. Ils travailleraient vraiment puisqu’ils seraient en état de travail effectif de 12 à 15 heures par semaine. Les chercheurs nous livrent les résultats de leur étude :

“Après avoir effectué des relevés durant tout le mois d’avril 2015 et après avoir croisé les résultats sur toute la France, on se rend compte que les enseignants français travaillent vraiment. On entend tous que les enseignants sont ‘fainéants’, qu’ils ‘ne font rien’. Mais c’est faux ! Ils travaillent entre 12 et 15 heures par semaine. Certains vont même jusqu’à travailler 22 heures par semaine.”

Ces résultats surprenants sont toutefois relativisés par la Ligue Européenne des Parents :

“Nous ne contestons nullement ces études indépendantes. Toutefois, c’est 12 à 15 heures par semaine durant le temps d’école. Mais si on fait des statistiques en considérant les 16 semaines de vacances scolaires, on tombe à une moyenne de 8 à 10 heures par semaine !”

Toutefois, nous demandons aux chercheurs des explications sur ce résultat de 12 à 15 heures par semaine, sachant que le service des enseignants et de 15 heures pour un agrégé, 18 heures pour un certifié, 24 heures pour un professeur des écoles :

“En fait, notre étude se centre sur le temps de travail effectif réel, pas celui qui est officiellement donné. Il faut savoir que sur leur temps de travail donné, les fonctionnaires prennent beaucoup de temps pour se déplacer, laissent travailler les élèves sans s’en occuper, vont chercher un café, discutent avec leurs collègues. Bref, ils ne travaillent pas 100% du temps.”

Ainsi, les choses sont plus claires. Toutefois, ce taux de travail effectif de 12 à 15 heures par semaine (ou de 8 à 10 heures par semaine si on considère les vacances scolaires) surprend encore les français. Dans un sondage réalisé en parallèle à cette étude, les français estiment pour 74% que les enseignants travaillent effectivement moins de 10 heures par semaine !

Jonas Philibert, professeur de philosophie au lycée français Descartes d’Alger nous donne son point de vue sur cette étude :

“Enfin, grâce à cette étude, les Français pourront être réalistes sur le temps de travail des enseignants. Espérons que les mentalités vont changer ! Oui, on est fonctionnaire et oui on travaille pardi ! Si cela nous permet de revaloriser nos salaires, d’améliorer nos conditions de travail, d’améliorer notre statut social, d’augmenter le respect à notre égard, d’avoir des avantages spécifiques, etc., alors oui, cette étude aura été utile !”

Le ministère de l’Education Nationale, dans un communiqué diffusé le 30/04, salue cette étude :

“Cette étude était très importante. Même si elle est centrée sur les enseignants, elle peut être transposée à tous les fonctionnaires de la fonction publique territoriale à la fonction publique d’Etat ou à la fonction publique hospitalière. Elle permet de faire prendre conscience à tous les Français que la Fonction Publique, ce sont des hommes et des femmes qui s’acharnent au travail. Désormais, le statut de fonctionnaire sera revalorisé aux yeux de tous les Français. Etre fonctionnaire, c’est tout donner pour la France. Merci à tous les fonctionnaires qui consacrent une part importante de leur vie pour l’Etat. “

Zou ! Au travail !