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Environnement

Environnement : des pistes cyclables sur les autoroutes (projet VCA)

LOI MOBILITÉ / PROJET VCA – Une annexe à la loi mobilité, le projet VCA, vise à développer les pistes cyclables autoroutières, c’est-à-dire des voies cyclables qui longeront les 12.000 km d’autoroutes françaises

Prendre l’autoroute à vélo ? C’est bientôt possible ! 100% des autoroutes seront équipées de voies cyclables autoroutières (VCA) d’ici 2025 !

Le projet de loi Mobilités, porté par le Ministère de la Transition écologique et solidaire, avait pour finalité d’améliorer concrètement les déplacements au quotidien pour tous les citoyens et dans tous les territoires. Il a été voté à une très large majorité le 18 juin dernier.

Une annexe à ce projet de loi vient de faire son apparition : développer des pistes cyclables le long des 12.000 km d’autoroutes que compte la métropole : c’est le projet VCA (Voies Cyclables Autoroutières).

Nous disposons d’un vaste réseau d’infrastructures autoroutières qu’il convient de développer dans un souci écologique. C’est pourquoi il nous a paru logique de développer des pistes cyclables tout au long des autoroutes, projet que nous avons nommé VCA pour Voies Cyclables Autoroutières. Ainsi, pour partir en vacances ou faire de plus ou moins longues distances, on pourra désormais prendre son vélo ! C’est révolutionnaire, écologique et économique !

Hervé Lotruth, rapporteur de la Loi Mobilité

Ces pistes cyclables autoroutières seront accessibles gratuitement :

Contrairement aux véhicules motorisés qui empruntent le réseau autoroutier, les pistes cyclables VCA seront, elles, totalement gratuites.

L’ensemble des autoroutes devront être équipées de ces pistes cyclables VCA d’ici juin 2025, en partenariat avec les sociétés d’autoroute :

Plusieurs contrats de concessions autoroutières vont s’achever dans les années à venir. Aussi, nous négocions avec ces sociétés concessionnaires pour qu’elles développent rapidement ces infrastructures de voies cyclables autoroutières. Si ce n’est pas le cas, elles risquent de perdre la concession qui sera alors récupérée par l’Etat.

Ainsi, c’est gagnant-gagnant : si elles développent les pistes cyclables VCA dans les délais, elles remporteront la concession pour plusieurs dizaines d’années supplémentaires ! Il leur sera également possible d’augmenter les tarifs des péages des véhicules motorisés pour financer ces équipements.

Dans quelques années, on pourra partir en vacances à vélo, en toute sécurité et surtout gratuitement et très rapidement grâce aux pistes cyclables autoroutières VCA !

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Europe

Insolite : signalisation PMV “Vitesse limitée à 69 km/h (Tête à queue)” en Suisse !

SUISSE / INSOLITE – La Suisse a un incroyable talent humoriste ! Un programmateur des messages PMV a indiqué la mention “Vitesse limitée à 69 km/h – Véhicule accidenté (Tête à queue)” vendredi 26 octobre 2018, sur une autoroute du massif des Alpes, en Suisse.

Limitation de la vitesse à 69 km/h pour cause de tête à queue, sur une autoroute Suisse !

La Suisse est réputée pour ses fromages, son chocolat, ses vaches, ses montagnes, etc. Désormais, elle sera également célèbre pour son humour grâce à un des programmateurs des Panneaux à Messages Variables (PMV) des autoroutes suisses, ces gros panneaux dont les affichages LED peuvent être changés à tout moment à distance pour communiquer des informations aux conducteurs.

En effet, pour signaler un véhicule accidenté sur la bande d’arrêt d’urgence, vendredi 26 octobre dernier, un programmateur a affiché sur le PMV, à côté d’un panneau limitant la vitesse à 69km/h (!), la mention “Tête à queue” (!!). Ce panneau est resté allumé durant toute l’heure qui a nécessité l’intervention de la dépanneuse nous rapportent nos confrères de la presse Suisse.

Cet humour désopilant a autant surpris qu’amusé tous les usagers de cette autoroute, ainsi qu’on a pu le constater sur les réseaux sociaux tels que Snapchat, Twitter et Instagram où plusieurs dizaines de photos, postées par les automobilistes, ont été vues et rediffusées par des centaines de milliers d’internautes !

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Faits divers

Hippolyte manifeste depuis 25 ans contre le projet d’autoroute A45 entre Lyon et Saint-Etienne

MANIFESTATION / PROJET D’AUTOROUTE A45 – Le projet d’Autoroute A45 entre Saint-Etienne et Lyon est né en 1993. Durant ces 25 ans, Hippolyte a manifesté tous les samedis de semaine impaire devant la préfecture de Lyon et tous les samedis de semaine paire devant la préfecture de Saint-Etienne avec une détermination sans faille !

Hippolyte : 25 ans de manifestation contre le projet d’A45

L’A45 est un projet d’autoroute, d’une distance de 45 kilomètres, qui relierait Saint-Étienne à Lyon, plus précisément La Fouillouse (Loire) à Brignais (Rhône). Cette autoroute A45 se présente comme une alternative à l’A47.

Hippolyte s’est immédiatement mobilisé contre ce projet d’autoroute A45, qui a émergé en 1993. Il considère que ce projet est inutile et destructeur pour la nature, tout au long du tracé prévu. Dès le projet officialisé, Hippolyte est allé manifester en compagnie de quelques comparses, tantôt devant la préfecture de Lyon, tantôt devant celle de Saint-Etienne. Mais devant le silence des pouvoirs publics, ses compagnons de la “manifestation hebdomadaire du samedi” comme ils l’appelaient, se sont faits de moins en moins nombreux. En 1994, Hippolyte s’est retrouvé tout seul pour manifester, mais il n’a pas baissé les bras, bien au contraire :

“Ce n’est pas parce qu’on est tout seul qu’il faut abandonner ses convictions. Oui, je suis quelqu’un de très têtu et je met tout en oeuvre pour défendre mes convictions.
[…]
Contrairement à mes camarades qui ont progressivement déserté, je pense aux générations futures. Cette autoroute A45 représente une catastrophe écologique indéniable. Il faut donc impérativement se mobiliser, et ne jamais se décourager. Même si je suis seul, je mets toujours autant de ferveur, si ce n’est plus, dans mon engagement contre cette autoroute inutile entre Lyon et Saint-Etienne.”

En effet, Hippolyte n’a jamais cessé de manifester durant ces 25 années. Et de manière très organisée :

“Je manifeste tous les samedis. Les semaines impaires, je manifeste devant la préfecture de Lyon et les semaines paires devant la préfecture de Saint-Etienne. Et ce, par tous les temps !”.

Même s’il manifeste seul, le combat d’Hippolyte n’est pour autant pas vain puisqu’il suscite la curiosité. Hippolyte a même tissé de véritables amitiés dans chacune des Préfectures devant lesquelles il manifeste :

“Seul, je manifeste comme si j’étais avec d’autres, avec le même engagement, la même détermination. J’ai toujours la même pancarte sur laquelle il est écrit ‘Non à l’A45, Oui à l’avenir de nos enfants !’, le mantra que je martèle durant toute l’heure que dure ma manifestation.

Ce que j’apprécie tout particulièrement, c’est le regard que me portent les passants. Ils croient souvent à un canular de prime abord. Mais quand je leur explique mon histoire, ils font preuve d’une telle empathie que ça m’émeut à chaque fois !

Et en plus des passants, je me suis fait plein d’amis dans les personnels qui travaillent des les Préfectures de Lyon et de Saint-Etienne le samedi : ils m’apportent des petits en-cas, des boissons, etc. Ils sont géniaux !”

Hippolyte est un manifestant très déterminé … et très apprécié ! Son combat risque d’ailleurs de porter ses fruits puisque le conseil d’orientation des infrastructures (COI), mandaté pour étudier la réalisation de grands projets d’infrastructures en France, a remis ses préconisations à la ministre des Transports le 1er février 2018. Le COI a estimé que le projet d’autoroute A45 reliant Saint-Etienne à Lyon, n’était pas urgent. Il a émis comme recommandation d’attendre les conclusions d’un grand débat sur les transports dans la région lyonnaise, en 2019, sans oublier d’étudier une alternative « acceptable par tous ».

Hippolyte s’avoue très satisfait de ces conclusions, mais il demeure prudent :

“En 25 ans, j’en ai connu beaucoup des fausses joies vis-à-vis de ce projet d’autoroute A45. Alors je reste très prudent et continue toujours à manifester. Je ne lâcherai que lorsque le projet sera officiellement et irrévocablement abandonné !”

Hippolyte espère que le projet sera abandonné rapidement :

“Je ne voudrais pas mourir au combat ! Même si cela me transformerait en véritable héros !” ironise-t-il.

En tout cas, Hippolyte est un symbole de la détermination citoyenne : même seul, il continue à lutter pour sa cause. Qu’adviendra-t-il de l’autoroute A45 ? Hippolyte va-t-il parvenir à ses fins ?

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Transports

La raison de l’augmentation des tarifs des péages d’autoroute

TRANSPORTS – Le secrétaire d’Etat aux transports Alain Vidalies vient d’annoncer une augmentation des tarifs des péages des autoroutes entre 2018 et 2020, cette augmentation permettant de financer l’amélioration des sièges sociaux des sociétés concessionnaires d’autoroutes.

Augmentation des tarifs d'autoroute à partir de 2018 : "Il faut améliorer le bien-être des cadres dans nos sièges sociaux !" (P-A De Plussetroye)
Augmentation des tarifs d’autoroute à partir de 2018 : “Il faut améliorer le bien-être des cadres dans nos sièges sociaux !” (P-A De Plussetroye)

Un plan d’un milliard d’euros est prévu en faveur de l’amélioration des autoroutes. Il sera financé par les usagers, via une augmentation des péages entre 2018 et 2020, ainsi que par les collectivités.

Cette décision a été prise à la demande de certaines sociétés concessionnaires d’autoroute qui se plaignaient d’avoir des sièges sociaux trop exiguës, pas assez bien équipés et pas assez “tendance”. Ainsi, il a été décidé que les usagers des autoroutes et les collectivités locales mettent la main à la poche :

“Il est tout à fait logique que ce soient les usagers de nos infrastructures qui financent l’amélioration de nos sièges sociaux. En effet, sans un siège social agréable à vivre, nos cadres produiront un travail de moins bonne qualité et cela présentera donc un impact néfaste direct sur le service rendu aux usagers”, explique Pierre-Antoine De Plussetroye, Directeur de communication du RAC (Réseau des Autoroutes sous Concessions).

La répartition des bénéfices supplémentaires engrangés se fera comme suit :

  • 5% seront octroyés à l’amélioration des autoroutes et de leurs accès ;
  • 15% pour l’amélioration des barrières de péage ;
  • 30% en faveur de l’amélioration des conditions de travail des employés hors sièges sociaux ;
  • 50% au service de l’amélioration des bâtiments, des équipements et des conditions de travail des employés des sièges sociaux.

Concrètement, P-A De Plussetroye nous explique les investissements prévus :

“Pour l’amélioration des barrières des péages, nous envisageons d’accueillir en entrée et en sortie d’autoroute les usagers avec une petite musique douce et de nombreux petits mots gentils. Nous envisageons également de créer des barrières multicolores avec des jeux de lumières pour créer une ambiance festive digne des plus grandes discothèques.

Pour l’amélioration des conditions de travail des employés hors sièges sociaux, il s’agit de leur offrir des boissons à volonté, des sièges tout confort et une connexion internet haut-débit pour qu’ils puissent se divertir quand ils en ont le temps. En effet, nous avons la chance d’avoir des effectifs très convenables et certains de nos employés s’ennuient. Alors, nous faisons tout pour les divertir afin qu’ils conservent toute leur motivation et leur efficacité dans le travail.”

Mais la plus grande part des bénéfices engrangés servira à l’amélioration des sièges sociaux :

“Les sièges sociaux ont le plus besoin de cet argent. On souhaite en effet investir dans des salles de sport, des crèches d’entreprise, des restaurants-supérettes gratuits en libre service, des PC style Gamer pour un plus grand confort de travail et de divertissement, des sièges et bureau signés de grands designers, des écrans géants pour suivre l’actualité et aussi les matchs de foot, des lits et banquettes pour passer quelques moments de complicité, etc.

Bref, on a de multiples idées afin de favoriser le bien-être de nos employés cadres. Ils méritent amplement d’être dans des bâtiments au design et à la propreté irréprochables, avec des équipements dernier cri. En effet, ils ont tendance à s’ennuyer alors que grâce à tout cela, ils seront remotivés !”

Quant aux éventuelles critiques qui pourraient être émises sur le privilège octroyé aux cadres, P-A De Plussetroye explique :

“Oui nous misons beaucoup sur le cadre de travail, l’environnement professionnel de nos employés et tout particulièrement de nos cadres. Mais nous ne négligeons pas les autres employés : chacun d’entre eux se verra offrir jusqu’à 5 tenues siglées au nom de la société d’autoroute pour laquelle ils travaillent. On leur fournira également des jeux pour les enfants. Nous envisageons même des sextoys avec clignotants et bruits de véhicules !”

Mais lorsque nous lui parlons de l’illogisme de faire payer l’usager pour des services qui ne changeront pas pour lui, P-A De Plussetroye s’explique :

“Si il y aura des changements comme je vous l’ai dit : entrée et sortie d’autoroute en musique avec des mots gentils, barrières avec des jeux de lumières, maintien de la qualité des infrastructures et poursuite des développements de celles-ci, etc. Mais surtout, on envisage des jeux sur les autoroutes !

En fait, nous allons utiliser les grands panneaux d’information d’autoroutes pour lancer des jeux et gagner des cadeaux; Il s’agira de retrouver un véhicule roulant tranquillement sur l’autoroute grâce à sa plaque d’immatriculation qui sera diffusée sur les panneaux d’information. Et le premier à le retrouver gagnera 1 mois d’accès gratuit au télépéage, mais il paiera ses trajets.

Et nous avons encore de multiples autres idées de jeux  …”

Afin d’être plus précis, nous lui demandons pourquoi les sociétés d’autoroute ne procèdent pas à ces financements sur leurs fonds propres. P-A De Plussetroye répond immédiatement, visiblement irrité :

“Pardi, investir nos bénéfices revient à reverser moins de dividendes à nos actionnaires ! Or, ceux-ci se plaindraient et revendraient leurs actions ce qui ferait chuter la valeur des autoroutes et mettrait en péril ces voies de communication ! C’est pourquoi nous avons demandé à ce que ce soient les usagers qui payent. Et nous avons la chance d’avoir un gouvernement très sensible à notre lobby … heu … à nos recommandations.

De plus, ce financement par les usagers d’autoroute est totalement social. En effet, ce sont forcément des personnes riches qui prennent l’autoroute, car quand on voit le prix des voitures à l’achat et à l’entretien et le prix de l’essence …  Donc je ne vois pas en quoi ça pose problème : si on prend l’autoroute c’est qu’on a de l’argent et quand on a de l’argent on n’est pas à 2-3 euros près !

Après, si les pauvres prennent les autoroutes, c’est leur problème et ils assument. Malheureusement, on ne peut pas leur interdire de prendre l’autoroute, même si c’est pour leur bien.”

Sur ma route, oui, il y a eu du move, oui, de l’aventure dans le movie …

 

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Il crée son péage privé !

TRANSPORT – Lucien Camille est un agriculteur du Doubs qui a eu une idée formidable : créer une barrière de péage sur son champ limitrophe à l’autoroute A36, pour que les usagers paient moins cher.

1 euro le péage à l'autoroute !
Lucien Camille a transformé son champ en péage d’autoroute à prix réduit : 1 euro la sortie !

Lucien Camille est un agriculteur qui dispose d’un champ limitrophe à la barrière de péage de Saint Maurice près de Villars-Sous-Ecot, de part et d’autre de l’autoroute. Malin, il décide d’acheter les portions de route qui jouxtent la bande d’arrêt d’urgence, à la société autoroutière gérante, “Autoroutes Paris Rhin Rhône (APRR)”.

Ensuite, l’agriculteur a adressé une demande de “raccordement de voie privée à une route appartenant au réseau national”. En effet, le ministère des transports, fort des garanties de sécurité de raccordement fournies par Lucien Camille, a autorisé cela. Cette autorisation pour une autoroute est tout à fait valide car il se situe sur une voie de sortie d’autoroute qui n’est plus considérée comme étant une voie autoroutière (et qui irait à l’encontre de l’article L122-1 de la voirie publique).

Lucien Camille a donc procédé à des travaux d’aménagement de part et d’autre de la bretelle d’accès d’autoroute pour pouvoir librement entrer et sortir sur celle-ci sans avoir à franchir la barrière de péage.

Nous avons contacté le ministère des Transports qui avoue une légère méprise :

“Nous avons mal étudié la demande de l’agriculteur ; nous croyions qu’il s’agissait d’une route nationale ! Nous allons entamer une procédure afin d’annuler notre autorisation car par cette astuce, M. Camille a accès gratuitement à l’autoroute !”

Quant à la société autoroutière APRR, elle avoue son désarroi :

“Il est vrai qu’on a fait une énorme bêtise en opérant cette vente. Nous n’aurions pas cru que les intentions de M. Camille étaient aussi perverses ! On n’a même pas le droit d’interdire à M. Camille de rejoindre l’autoroute puisqu’il est propriétaire du terrain jusqu’à la bande d’arrêt d’urgence. Et on n’a pas la possibilité de créer une barrière de péage rien que pour lui vu qu’on n’en a pas la place … C’est très embêtant. Mais le ministère des Transports travaille avec nous à la résolution de ce problème”.

Ce problème préoccupe d’autant plus la société autoroutière que Lucien Camille a décidé de ne pas être le seul à profiter de cet accès gratuit à l’autoroute : il a créé sa propre barrière de péage à tarif unique comme il nous l’explique :

“J’ai décidé, pour couvrir mes frais et arrondir par la suite mes fins de mois, de faire payer les automobilistes qui franchiront le péage par mon terrain le prix unique et modique de 1 euro ! J’ai créé ma société pour rendre tout cela légal. Quant à ceux qui rentrent, ils bénéficieront d’un ticket normal APRR.”

Ainsi, d’où qu’on vienne, on ne paiera qu’1 euro en passant par chez M. Camille ! Pour l’instant, l’accès est fermé par les autorités dans l’attente du jugement. L’avocat de M. Camille, Maitre Homs, a fait savoir l’illégalité de ce blocage et a d’ores et déjà porté l’affaire devant les tribunaux.

Il est vrai que si les tarifs autoroutiers étaient plus convenables, on n’en arriverait certainement pas à des actions de Robin des Bois des transports routiers !

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Tentative de suicide sur autoroute : son contresens était en fait le sens de circulation !

MONT-DE-MARSAN – Henry C., 78 ans, a appris qu’il était gravement malade. Il décide de suicider en prenant l’autoroute à contresens. Malheureusement pour lui, étant donné qu’il est sénile, ce qu’il croyait être le contresens était en fait le sens de circulation normale !

a65
Autoroute A65 : voulant se suicider en roulant à contresens, un retraité sénile roule en fait dans le bon sens !

Henry C. est un paisible retraité des environs de Mont-de-Marsan. Se plaignant de douleurs violentes aux poumons, il suit une multitude d’examens. Il y a quelques jours, le verdict tombe : il est atteint d’un cancer des poumons que son état de santé ne permet pas d’opérer. Se sachant condamné, étant veuf, ayant une famille éloignée et peu d’amis, Henry C. opte pour une décision radicale : se suicider.

Ancien routier, Henry C. veut mourir au volant de sa voiture. Pour ce suicide et pour être sûr de ne pas se rater, il décide de prendre l’autoroute à contresens, ne réfléchissant pas au drame qu’il risquait d’occasionner en plus de sa propre mort. Il part dimanche matin de chez lui, s’installe au volant de sa Fiat 500 rouge toute neuve et part sur l’autoroute A65.

Lorsqu’il s’engage sur l’autoroute, perdu, il est convaincu qu’il est à contresens et que l’accident est donc inévitable. Malheureusement, Henry C. est sénile et il s’engage dans le bon sens de circulation. Très surpris que tout le monde roule à contresens comme lui, il ne lui vient même pas l’idée de faire demi-tour : c’en est loupé pour son suicide !

Il parle alors de ses sombres intentions à son voisin, Paul Carlin, qui prévient immédiatement le journal local “Sud ouest”. Nous sommes allés à sa rencontre pour qu’il nous explique ce qu’il s’est passé dans la tête d’Henry C. :

“Dimanche vers midi, j’étais vers mes vaches quand je vois Henry revenir avec sa p’tite Friate [NDLR : sa Fiat 500]. Il était tout bougon. J’lui ai fait signe de s’arrêter et je lui ai demandé ce qu’il se passait. Et là il m’a tout expliqué. J’étais sur le cul ! Alors je me suis dit, on va pas le laisser comme ça l’Henry. J’ai téléphoné au Michel [NDLR : le Maire] qui m’a dit de pas bouger. Ils ont fait venir les gendarmes et les pompiers pour emmener le pauvre Henry à Sainte-Anne. Et alors j’ai décidé de raconter toute l’histoire à Sud Ouest [NDLR : le journal local].”

Henry C. est actuellement soigné à l’hôpital psychiatrique Sainte-Anne de Mont-de-Marsan. Son état permettant les visites, les médecins ont accepté qu’on lui pose quelques questions dont nous vous retranscrivons quelques parties :

“[…]

– Henry, pourquoi un suicide sur l’autoroute ?

Je suis ancien routier. Mourir au volant me paraissait être une belle mort !

– Et les autres conducteurs ? Cela aurait été un drame si vous aviez roulé à contresens !

Ils n’ont qu’à m’éviter. Sinon c’est le destin. Là, le destin a voulu me sauver. Je suis un miraculé !

– Croire rouler à contresens et se retrouver dans le bon sens : comment avez-vous réagi ?

Je suis sûr que tout le monde était à contresens ! Je ne suis pas fou ! 

– Etre ancien routier et être autant déboussolé, ça doit être dur à vivre ?

Pas besoin de boussole, on a les GPS maintenant. J’en ai un dans ma Fiat !

– Tout à l’heure, vous nous disiez être un miraculé. Vous pouvez nous expliquer ?

Rouler à contresens sans accident, c’est un signe ! Je suis un miraculé, Dieu m’a sauvé. Je suis sûr que je suis un Ange ! Un Ange ! (NDLR : il mime les ailes avec ses bras)

– Comment allez-vous aujourd’hui ?

Bien. J’ai hâte de reprendre le volant !

[…]”

Le permis de Henry va lui être retiré. Son état de santé mentale semble assez sérieux selon les médecins qui ne croient pas en sa sortie avant plusieurs mois.

Conclusion : la sénilité d’Henry lui a sauvé la vie !